LES PREUVES DU TEMPS
(S-02)

 
C'est le premier récit que j'ai écrit. Il fait 29 pages en A4 et 86 pages en format livre 13,4 x 20,4.
Synopsis: Dans une bastide provençale, un corps sans vie est découvert. La preuve du meurtre est irréfutable. Les indices permettront à la gendarmerie de savoir que la victime allait commettre un attentat dans un complexe scientifique. C’est dans un institut de physique où il travaillait jusqu’au jour d’une faute professionnelle. Est-ce que le meurtrier était au courant pour cette préparation terroriste ? Quoi qu’il en soit, une vidéo de la scène du meurtre va mener les gendarmes vers une direction apparemment facile. Seulement, des indices accusent tandis que d’autres innocentent un mari et père au-dessus de tout soupçon. Dans ce méli-mélo d’indices illogiques, les gendarmes vont en perdre leur latin. Et pourtant, en suivant chaque fil de l’enquête, la vérité éclatera et renversera les idées arrêtées.
 

 
 
 

Mercredi 15 novembre 1995. Quelque part dans la campagne provençale et par une magnifique journée ensoleillée, un véhicule s’aventure sur un chemin de terre. Venant de quitter la départementale, la Mercedes classe 1 de couleur bleu métallisé arbore l’enseigne d’un taxi. Elle vient s'arrêter devant l'unique bastide de ce joli coin. Le chauffeur, regarde sa montre et, constatant qu’il est 11h57, actionne le klaxon une seule fois. Roger Gastaud est un homme d’une quarantaine d’années. Il fait le taxi depuis 15 ans dans cette splendide région, mais il aurait préféré, à cette heure-là, être au snack plutôt qu’en course. Sans réponse, sans même entendre un seul bruit autre que la nature, il décide de sortir de sa voiture pour aller voir. Roger a une forte corpulence, une tête mastoc, des cheveux gris-blanc, un nez écrasé et de petits yeux enfoncés. Il porte aujourd’hui, et c’est ce qu’il préfère par rapport à son embonpoint, un sweat-shirt noir au-dessus d’un jean assez propre. Il porte aux pieds des chaussures bateaux noires. Il se déplace en se déhanchant presque comme un canard et à petite allure. Il fait le tour de sa Mercedes pour venir devant la porte du cabanon. Là, il est surpris de découvrir celle-ci à terre, un journal posé dessus, et donc donnant l’accès libre à l’intérieur. Il voit alors, depuis sa position sur le seuil d’entrée, au milieu de la pièce principale, une scène qui le pétrifie. Il y a un homme affalé sur une chaise, avec au sol, du sang et une arme à ses pieds.
« - C’est sûr, il est mort, se dit-il, en reculant. »
Le chauffeur, apeuré, repart aussitôt à son véhicule pour signaler ce fait grâce à sa CB. Durant le temps qu’il doit patienter afin d’attendre la police, il se cloître dans son taxi et regarde sans cesse, autour de lui.
Un quart d’heure plus tard, une Renault 4 bleue de la gendarmerie nationale arrive par le même chemin de terre et vient stopper juste derrière la Mercedes. Deux hommes en uniforme sortent du véhicule bleu. Le conducteur est de taille moyenne, avec une carrure modeste, des cheveux grisonnant, un visage ovale, et des yeux marron au-dessus d’un nez fin. Il semble avoir 45 ou 50 ans. Le passager, un peu plus vieux, est de petite taille avec une obésité naissante, son visage est rond, il a des yeux bleus et un nez camus. Il installe alors son képi sur son crane dégarni de cheveux gris. A son déplacement assuré, il apprendrait à quelqu’un qui ne connaît pas les insignes de la gendarmerie qu’il est le plus gradé des deux. Il est suivi de son subalterne qui coiffe, à son tour, son képi et s’avance après avoir hésité un instant. Le chauffeur de taxi sort, lui aussi, de son véhicule et vient au devant des deux hommes, d’un air affolé. Le plus gradé des deux, à gauche, parle en premier :
« - Bonjour Monsieur. Je suis l’adjudant chef Lucien Berto et voici le maréchal des logis Dominique Thuis, s’empresse d’annoncer le militaire. C’est vous qui avez découvert un corps ?
- Ben oui, suivez-moi. Dit-il, joignant le geste à la parole.
- Pourquoi nous avoir appelés à nous et non les pompiers, lui lance le maréchal ?
- Ben, c’te question, c’est évident. Il est le mort, le gars. Cela ne fait aucun doute. Les pompiers n’auraient rien pu faire. Là, en vous appelant, j’ai fait gagner du temps.
- Mouais, marmonne le gradé. Encore que l’on en est pas encore certain. Donc, vous êtes arrivé sur les lieux à quelle heure ?
- C’était trois minutes avant midi pile, raconte t-il, j’étais là, comme prévu. Ne voyant ni n’entendant personne, je me suis rapproché et j’ai vu çà ! »
Arrivant, pour la seconde fois, devant cette même scène, le chauffeur la montre du doigt, aux gendarmes. Pendant que Lucien Berto pénètre dans la maison, en enjambant la porte à terre pour aller tâter le pouls de l’homme avachi, Roger continue  de parler:
« - Je n’ai rien touché, Messieurs. Je suis aussitôt revenu au taxi vous avertir.
- Bien. Dit le maréchal des logis alors que son supérieur ressort tranquillement annonçant que la victime est bien morte et qu’il va appeler le médecin légiste et l’équipe scientifique depuis la voiture.
- Bien, redit le subalterne en sortant un calepin. Je vais prendre votre déposition exacte. Nom, prénom, adresse…»
L’adjudant revient dans le cabanon, s’enfilant une paire de gants en latex. Il sort, lui aussi, un bloc note, et va consigner tous les détails qu’il estime nécessaires afin de débuter l’enquête. Il démarre donc ses observations :
« - Bastide isolée (premiers voisins à environ 4 kilomètres), sur une plaine, au milieu des collines de Provence. Alimentation en eau et électricité. Etat de délabrement à l’extérieur et soigné à l’intérieur. Aucune présence de véhicule aux alentours. La victime, restant à identifier, est un homme d’environ 35 - 40 ans. Il est assez maigre, les cheveux bruns, un visage ovale, un nez moyen et des petits yeux noirs. Il est affaissé sur la chaise, tête rejetée en arrière, plaie de balle en plein front. Sang séché sous l'assise. Il porte un polo vert avec des arbres dessinés dessus, un jean bleu délavé, une ceinture marron à laquelle il y a accroché un couteau suisse, des baskets blanches et une montre de basse qualité au poignet gauche.»
Lucien remarque, en se relevant, un projectile planté dans le meuble taché de sang derrière le cadavre.
« Une balle figée dans le cadre d'un des éléments de cuisine placé juste derrière la victime. Pas d'autre projectile en vue. L'arme à terre, dans le prolongement de son bras droit pendant, est un pistolet automatique de 9 mm. Au sol, à côté de ses baskets, se trouve une paire de menottes classiques. A l'entrée, posé sur le vantail de la porte défoncée, il y a un journal maculé de sang séché. Daté du... … du jeudi 16 novembre 1995 ! »
« - Mais c’est demain, s’exclame l’adjudant ! C’est sûrement un journal de farces et attrapes !»
Lucien continue par la description des lieux:
« Composition des lieux : une grande pièce en forme de "L" tourné d’un quart à droite dans le sens des aiguilles d’une montre. Regroupant, la zone cuisine dans l’angle supérieur gauche et un coin repas, ne contenant qu’une table près de l’entrée, à gauche contre le mur. La seule chaise est occupée par la victime en plein milieu. Dans le renfoncement à droite, le coin pour dormir. Le volume pris par la partie avant droite ne doit être accessible que par l’extérieur, à contrôler.»
Là, juste devant le lit, le militaire découvre une caméra VHS montée sur un trépied.
« Pointé dans la direction du mort, un caméscope sur pied aurait pu enregistrer la scène du crime. La bande vidéo présente est déroulée jusqu'à la fin. »
Il décide donc de la rembobiner pour voir. L'appareil étant relié au secteur, il n'aura pas de surprise
d'affaiblissement de la batterie. Pendant que la cassette se repositionne au début, le gendarme continue son tour des lieux:
« Le caméscope est relié par câble à un moniteur TV posé sur un tabouret et orienté vers la victime. L’écran est allumé et seulement des parasites sont affichés sans bruit. Derrière la caméra, il y a un lit en métal d’une place, draps et couvertures en fouillis, et dessus, ouvert, le boîtier vide d’une cassette vidéo. Au pied du lit, un portemanteau en bois sur pied soutient une casquette bleue et un blouson vert. Ce dernier contient un mouchoir en papier usagé, un jeton de caddie, une clé à gorge, trois morceaux de papier chiffonnés remplis de notes manuscrites, un petit crayon à papier et un portefeuille. Dans l’objet en vieux cuir: une carte d’identité qui appartient à la victime, Sylvain Constantin, 40 ans. Il y a aussi une carte téléphonique Télécom de 50 unités. »
Lucien Berto revient vers le coin cuisine, et ouvre une à une, les portes de placards.
« Placards cuisine : Dans l'un, se trouvent, deux chargeurs de 9 mm automatiques, une ceinture de dynamite et une enveloppe à bulles pour l'envoie d'objets fragiles déjà affranchie au tarif spécial. Il y a aussi, une carte magnétique, et d’après ce qu’il y a marqué dessus, c’est pour accéder au complexe scientifique "Futurotec". C’est un site de recherche connu qui est situé à dix kilomètres de là. La carte a l’air endommagé, avec une zone qui est comme rongée ou brûlée par un acide. Dans les autres placards se trouvent des denrées et des objets de cuisine traditionnels, assiettes, verres, plats, casserole, couverts, serviettes et nappes. Puis un placard bas réservé pour les produits ménagers tel que liquide vaisselle, javel, alcool à 90 degrés, nettoyant sol, seau, serpillière, pelle, balayette, etc.»
Le maréchal des logis Thuis, ayant terminé avec le chauffeur de taxi, le laisse repartir, non sans lui avoir spécifié qu’il doit rester à la disposition de la justice. Depuis l’intérieur de la cabane, alors que l’adjudant est revenu admirer le bloc de dynamite, il entend le bruit du moteur du taxi qui manœuvre pour repartir, puis qui s’éloigne. Le gradé découvre alors, glissé entre deux bâtons de la ceinture d’explosifs, un bout de papier portant cette inscription : "MJ/SC : 1500 francs." Le Gendarme le note aussitôt sur son calepin. Dominique Thuis appelle maintenant, depuis le véhicule, ses collègues afin qu’une patrouille vienne pour surveiller durant le "gel" du site et pour l’enquête de voisinage. Puis, il entre dans la maison au moment où la cassette stoppe son rembobinage avec un bruit sec. Il tourne la tête vers le caméscope mais son supérieur l’encourage à lui raconter ce qu’il a pu tirer du gars.
 « - Le chauffeur, Roger Gastaud, 44 ans, m'a dit que la commande du taxi date de vendredi dernier. Quelqu'un a téléphoné au standard afin d'avoir un taxi pour ce jour à midi pile. Voilà le seul indice venant de la déposition du chauffeur, dit Dominique.
- On vérifiera donc quand et d’où a été passé l’appel pour cette commande et on demandera si le standard se rappelle si c’est un homme ou une femme. »
L’adjudant conseille à son subalterne d’enfiler des gants et de le suivre. Les deux gendarmes s’asseyent sur le lit. L’un déplace le boîtier vide de la K7 vidéo et l’autre tourne le moniteur TV face à eux et met le caméscope sur lecture. 
« L'image montre Sylvain Constantin bien vivant, assis sur une chaise. Sylvain est cadré en plan large, c'est-à-dire qu’il est bien visible devant ses meubles de cuisine. Il dicte sans hésiter un texte qu'il doit connaître par cœur:
"- Bonjour, aujourd'hui, c'est le lundi 13 novembre 1995, il est... (il regarde sa montre) 10h30. Je suis Sylvain Constantin. J'enregistre cette cassette que vous ne visionnerez qu'après ma mort. Je projette de réaliser un attentat suicide ce mercredi 15 novembre, au complexe scientifique "Futurotec". Ma cible est le professeur Lorcade qui m'a fait beaucoup de tort. Quand la police recevra cette vidéo, il sera déjà trop tard et j'avoue ici mon forfait afin qu'aucune autre personne ou organisation ne revendique à ma place cet attentat. Je laisse dans cette cassette, les seules traces de mon aveu, ainsi que les détails de l'opération. Voici comment je vais réaliser mon action. Grâce à mon ancienne carte magnétique que j'ai traff...
 - CRAAAAKKK! ! »
Tout à coup, cet effroyable bruit provient...

 
A suivre...

Pour cette nouvelle-ci, étant donné qu'elle est éditée et vendue chez Edilivre, je vous invite à aller visiter ce lien où mon livre est en vente:

http://www.edilivre.com/les-preuves-du-temps-francois-emile-242635.html

  • Annie dit :
    29/3/2016

    J'ai encore lu, cette histoire qui m'a plut. Merci d'avoir des bonnes idées.....
    Réponse de l'auteur: Merci pour le compliment.

  • Annie dit :
    29/12/2015

    j'ai une copie à la maison, mais je relie encore ce passage. Je ne m'en lasse pas.




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