PROJET DEFENSE
S-13

 
17 pages.
Synopsis: 
Un extraterrestre vient à la rencontre de militaires, aux États-Unis, afin qu'ils l'aident pour sauver sa planète. Mais, un jeune major de l'armée se doute d'une supercherie de la part de l'alien.
 
 
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12 mai 1994, 14 heures. Le Pentagone, Washington. Secteur B, centre de la défense du territoire américain.
Sur l’écran d’un des multiples ordinateurs alignés, un message est en train de s’afficher. L’opérateur en tenue militaire installé devant fait de gros yeux et se tourne sur sa chaise pivotante :
« - Colonel, colonel, venez voir ! C’est incroyable, lance t-il ! »
Un peu plus tard, un briefing est rapidement organisé, constitué d’une poignée de hauts responsables de la défense et dirigé, bien entendu par le Général John Shlikashli. Ce dernier est le plus haut responsable militaire, puisqu’il tient le poste de chef d’état-major des armées des Etats-Unis. Il est de taille moyenne avec un visage carré. Il a les cheveux gris et bien coiffés et des yeux bleus derrière des lunettes. Parmi ces généraux, le Général Ronald Rogman assiste à cette réunion extraordinaire, au Pentagone. Il est grand, les cheveux poivre et sel avec un menton légèrement pointu. Des cils épais surmontent ses yeux marron. Il est le responsable de la base aérienne de Scott Air Force, située à Belleville, dans l’illinois.
 
Ce soir-là, justement, dans la Scott Air Force Base, précisément dans la zone des logements de fonction. Dans une des maisons, une petite fille est en train de dessiner à une table de la cuisine. Elle a six ans, porte deux longues nattes et elle est assise en ayant replié ses jambes sous elle. Sa maman arrive dans la cuisine et lui dit de déménager son attirail car elle va mettre la table. Sa mère est de taille moyenne, elle a les cheveux châtains et frisés. Elle a un visage ovale et a les yeux marron. Elle porte le tablier des femmes au foyer, mais elle travaille la journée, comme chercheuse en biologie dans un labo privé de Belleville. La fillette s’exécute en ramassant ses feuillets et ses feutres. Parmis les dessins, il y en a certains qui représentent à peu près le même thème, la Terre et des lettres « O, P et T » . Elle amène tout sur la table basse du salon au moment où le père rentre du boulot. Il est grand, blond aux cheveux courts, a des yeux bleus et un menton pointu. Il porte l’uniforme de major.
« - John, mon amour, lui lance Lisa, son épouse. Tu rentres juste pour le dîner.
- Ma chère Lisa, ma petite Suzy, comment allez-vous ?
- Bien papa, répond sa fille. Tu veux voir les dessins que j’ai faits ?
- Pas maintenant, mon bout de choux. Je vais me doucher et nous verrons cela après le repas. Tu veux bien ?
- OK papa.
- Ma chérie, dit-il en se tournant vers sa femme, voudrais-tu, s’il te plaît, me repasser ma plus belle chemise ? Demain, j’ai une réunion exceptionnelle qui vient d’être programmée par Rogman.
- Pas de souci mon amour. Tu en as plusieurs d’avance très bien repassées. Comme tes vestes, également. Tu sais que je prévois tout. Ta fille estampille tout, et moi je range tout, c’est une équipe parfaite, sourit-elle ! Va prendre ta douche, le repas va bientôt être servi.
- Tu es un ange, Lisa. Toi aussi Suzy, rajoute t-il en grimpant les marches. »
Sur la balustrade du bas d’escalier est scotché un papier A4 où est dessiné le pictogramme d’un escalier avec le mot "UP" et une flèche vers le haut.
 
Le lendemain, le 13 mai, le Général Ronald Rogman constitue, à son tour, une réunion d’urgence pour 7 gradés. Il y a six hommes et une femme qui lui font face. Le major Jonathan Rickman est présent, assis à côté d’un militaire de même grade, c’est Gordon Mac Grégor, son ami. Ce dernier est de taille moyenne avec une coupe de cheveux grisonnante. Son visage carré, d’un naturel souriant, et ses yeux marron lui octroient un charme certain. Leur supérieur direct, le colonel Robert Stook, est là aussi. Il a 55 ans, il est de grande taille, il est blond comme Jonathan, mais avec un visage ovale allongé. La seule femme du groupe, c’est Jessica Horstad, l’infirmière en chef. Même en uniforme, c’est une belle femme sexy d’une trentaine d’années et de grande taille. Elle porte ces cheveux bruns en queue de cheval rangée derrière sa casquette réglementaire blanche. Elle a un visage ovale, des yeux marron et a entouré sa bouche d’un rouge à lèvre assez sobre.
« - Madame, Messieurs, commence le Général, tout ce qui va être dit ici ne devra pas sortir de cette pièce. C’est ultra confidentiel. Hier, le Pentagone a reçu un contact extraterrestre.
A ce moment-là, les sept personnes présentes en face du Général se figent et restent avec des yeux exorbités fixant leur supérieur. Ce dernier continue :
- Comme je le disais, un contact avec un être venant d’une autre planète a été établi. L’information a été vérifiée plusieurs fois, bien entendu. Le point précis d’où était émis le signal, a été localisé en plein espace, pas loin de la Lune. Et c’était bien un OVNI. L’entité alien, avec qui le Pentagone a communiqué par l’intermédiaire d’un écran, a demandé un rendez-vous pour une rencontre. Et Shlikashli a choisi, comme base d’atterrissage, Scott Air Force. Oui, c’est dans notre base qu’arrivera l’alien. Et ce sera demain à midi pile. Les coordonnées précises du lieu exact où notre visiteur atterrira dans son vaisseau spatial lui seront données ultérieurement. Tout se passera dans le plus grand secret et personne d’autre que nous huit, ici réunis, ne devra être au courant. Même vos conjoints ne doivent pas connaître quoi que ce soit sur cette affaire. C’est classé Top Secret, c’est bien compris ? Madame, Messieurs, je vous reverrai plus tard. Vous pouvez, dès à présent, disposer. »
Un brouhaha se fait entendre alors que les sept gradés quittent la salle. Au moment où la femme militaire va pour sortir, Ronald Rogman l’interpelle :
« Jessica, attendez un instant. J’ai quelque chose à vous dire. »
 
Le 14 mai, jour "J", les deux officiers amis arrivent légèrement en retard devant l’entrée du hangar 8F. C’est le lieu secret d’atterrissage de l’alien, dont l’information leur a été seulement donnée, il y a 30 minutes. Ils présentent leurs badges à deux policiers militaires et entrent après la vérification électronique :
« - Major Jonathan Rickman, Major Gordon Mac Grégor, vous pouvez y aller. »
Ils entrent dans un sas puis tombent dans un hall où Jessica Horstad les attend fermement, à côté d’un chariot médical. La belle infirmière brune est là pour leur donner un sérum préventif. Depuis quelques années, en cas de doute sur la santé, et selon l’intervention, chaque militaire se voit vacciné. Ce sérum, nommé VC56, est le plus défensif à l’heure actuelle. C’est une précaution, à double sens, dans la situation d’aujourd’hui. Dans le cas où l’alien serait porteur d’un mal inconnu mais aussi afin qu’il n’attrape pas un rhume terrien. Après l’injection, effectuée dans le bras, Jonathan et Gordon remettent leurs vestes. Puis, ils sont guidés par le doigt pointé de Jessica, en direction d’un couloir. L’infirmière quitte sa blouse et, à son tour, les suit dans ce corridor se terminant par une double porte. Une fois cette dernière passée, ils se retrouvent dans l’immense entrepôt. Le plafond est haut et l’endroit est quasiment vide. Seuls une dizaine de personnes gradées se trouvent debout au centre de l’immense hangar. En avançant, dans leur direction, les deux hommes, ainsi que l’infirmière loin derrière eux, se font entendre par le claquement de leur chaussure sur le sol dur. Ils peuvent apercevoir, en se rapprochant, qu’un cercle a été tracé par terre. Il mesure environ une dizaine de mètres de diamètre et a été dessiné avec un large pinceau rouge. Aucun des militaires arrivés avant eux ne se tient à l’intérieur du rond. Ils sont tous autour du cercle, mais regroupés sur une portion. John et Gordon reconnaissent, en étant tout proche, le Général John Shlikashli, leur plus haut supérieur dans l’armée des Etats-Unis. Il y a aussi deux autres huiles militaires gouvernementales, habillées en costumes trois pièces. Puis, leurs supérieurs hiérarchiques directs, le général Ronald Rogman ainsi que le colonel Stook, les regardent d’un œil noir et attendent qu’ils les saluent. Derrière eux, arrive enfin l’infirmière, elle aussi, invitée dans le secret d’état. Puis, en se joignant au groupe, ils remarquent qu’un technicien est présent et s’occupe d’une caméra vidéo sur trépied. Celle-ci est pointée vers le centre du cercle. Rogman attendait que les derniers invités soient là pour faire une annonce :
« - Messieurs, Madame, je dois vous informer que le vaccin que vous venez d’avoir est du dernier protocole de prévention. Vous remarquerez également dans plusieurs coins de ce hangar, des détecteurs. Ils vont mesurer la radioactivité du lieu. Si le seuil critique est dépassé, nous en serions immédiatement informés. Tout ceci devrait nous rassurer pour notre rencontre, n’est-ce pas ? Dit-il sans attendre de réponse. »
Gordon, regarde au plafond puis tout autour de lui et se met les mains sur les hanches.
« - Je me demande, John, lui glisse t-il à l’oreille, par où va arriver le vaisseau. Si aucune porte n’est ouverte ou si on n’ouvre pas la trappe au plafond…
- Chut ! Entend t-on soufflé par un des généraux. »
On entend alors un bip-bip aigu briser les chuchotements. Le Général Ronald Rogman regarde sa montre et coupe le signal émis par elle.
« - Messieurs, Madame, dit-il en regardant Jessica, l’heure est venue. Nous sommes présents comme nous l’avons prévu à douze heures zéro zéro. Voyons si notre invité arrive à l’heure à son rendez-vous. Comme vous devez vous poser la question, en voyant qu’il n’y a aucune ouverture ici, je vais vous éclairer. Le vaisseau de l’extraterrestre ne doit pas atterrir. Il doit se matérialiser. C’est ce qui a été notifié lors de notre dernière conversation. C’est lors de ce même contact, que nous lui avons donné l’heure précise et les coordonnées exactes de sa venue. C’était à 11h50 précises. Le fait qu’il arrive par dématérialisation moléculaire nous réjouira pour deux raisons, continue Ronald Rogman. La première est que personne ne le verra arriver donc, pas de fuite médiatique, cette fois. La seconde raison de ma réjouissance est le fait que si l’entrevue se passe bien, on pourrait y gagner en avancée technologique.
- Général Ronald Rogman, intervient alors Jonathan Rickman, puis-je vous poser une question ?
- Allez-y major.
- Pouvez-vous nous dire les raisons de cette entrevue si tout doit rester secret et que vous espérez des informations sur leurs technologies ?
- Et bien Major Rickman, la visite de cet alien est une urgence pour son peuple. Il aurait besoin d’un coup de main des terriens. Nous n’en savons pas plus, c’est tout ce que le Général Shlikashli a pu apprendre lors des trois contacts établis avec le visiteur. Mais maintenant, faites silence, je vous prie. L’arrivée du vaisseau devrait être imminente. Nous ne devrions pas rater un évènement pareil. Je vous invite tous à vous répartir, de façon à ne pas gêner votre voisin, autour du cercle. »
Les hommes et l’unique femme présents s’étalent comme conseillé par le Général et tous adoptent une stature droite et immobile pour attendre. Seul John et Gordon sont restés côte à côte. Ce dernier chuchote encore un mot à l’adresse de son ami.
« - Major Mac Grégor, retentit alors la voix de Ronald Rogman ! Je ne veux plus rien entendre. C’est compris? »
Soudain, un éclair illumine le hangar avec un léger sifflement aux oreilles. Les têtes se focalisent sur un point brillant apparaissant au centre du rond tracé, à environ un mètre de hauteur. Quelques-uns uns des gradés mettent alors leurs lunettes de soleil. La lumière devient plus intense et le point lumineux grandit jusqu’à laisser voir une forme courbée. Les contours d’un objet de forme ovoïdale se distinguent plus clairement. Puis enfin, la lumière se résorbe ainsi que le sifflement aigu. On peut nettement voir une sorte d’œuf, à base plate, posé au beau milieu du cercle. Il est de couleur orange et mesure environ deux mètres cinquante de hauteur par deux de diamètre.
« - Bien visé l’alien, parle à voix basse Gordon. »
Il n’est même pas sermonné par le Général. Ce qui prouve que tout le monde est subjugué par cette apparition fantastique. A ce moment, un gradé, qui porte une oreillette, s’approche de Ronald Rogman pour lui dire un mot en secret. A part l’aspect d’un œuf, l’appareil a deux tiges verticales situées à l’opposé l’une de l’autre. Elles sont, chacune, rattachées à l’œuf par un support conique relié au milieu de leur hauteur. Et la description de lance n’est pas très éloignée de la vérité puisque les quatre extrémités comportent une pièce rapportée à embout pointu. Il y a, apparemment, une porte sur l’une des faces, entre les deux lances. Pendant quelques secondes, rien ne se passe. Rien ne bouge et il n’y a même pas de fumée qui émane de l’engin. Les chuchotements s’amplifient autour du cercle. Le caméraman s’assure que sa vidéo tourne bien. Mais alors que les militaires s’impatientent, une ouverture se crée sur la paroi de la capsule. La porte se rabat sur le côté gauche, comme un volet, et une silhouette humanoïde en sort, marchant tel un humain. L’alien, de grande taille, porte une combinaison bleue, surmontée d’un casque à visière opaque. A sa taille, un bandeau noir, comportant un médaillon argenté sur le devant, ceinture l’uniforme. Ses mains roses et nues, dépassant des manches, sont exactement les mêmes que les nôtres. Devant cette sortie toute naturelle, tout le monde a la bouche bée.
« - Bonjour ami terriens, entend-on prononcer.
- Et b…, bredouille, le Général Ronald Rogman, bonjour cher visiteur. Bienvenu sur notre planète.
- Merci de m’accueillir chez vous. Je ne vous fais pas languir plus longtemps, dit l’alien, retirant son casque. »
Et là, tout le monde reste pétrifié. Il a une tête humaine. L’humanoïde est haut d’environ un mètre quatre vingt dix. Il ressemble totalement à un homme. Il n’y a aucune différence. Il a un visage ovale, des cheveux châtains coupés en brosse et porte le bouc autour de sa bouche. A cette distance, on ne peut voir la couleur de ses yeux mais on peut affirmer qu’ils sont foncés. Il est constitué tout comme nous.
« - Ne soyez pas étonnés ainsi, reprend t-il, je suis bel et bien comme vous. Je dois vous dire que nos civilisations ont évolué selon un rythme similaire, à quelques détails près. Je me présente, je me nomme Oktar. Je viens de la planète Gréat.
- Bonjour Oktar, articule le Général Shlikashli. Puis-je vous serrer la main, joignant le geste à la parole ? C’est une coutume chez nous qui… »
Sans attendre la fin de l’explication, Oktar s’est avancé. Il a levé sa main droite, à hauteur de l’autre, pour tendre une poignée de main terrienne. Il serre la main du Général supérieur et vient également le faire à toutes les personnes présentes qui se sont rapprochées. Il fait de même à Jessica, encore éberluée de cette rencontre.
Tout le monde, tout à l’heure si nerveux, se détend en ayant serré la main d’un être d’une autre planète et ayant senti qu’il n’y a pas de différence. Mais Oktar, loin de vouloir éviter de parler de lui, avec les gradés badant autour, parle avec sérieux :
« - Je m’excuse de couper court et de parler, au plus vite de ce qui m’amène, mais vous le comprendrez, il y a urgence.
- Cher visiteur Oktar, lui répond le Général Shlikashli, exprimez-vous, nous sommes tout ouie.
- Comme je vous le disais, je viens de Gréat. Cette planète tourne autour de l’étoile que vous appelez Proxima du Centaure, à 4,3 années lumières d’ici. Il y a peu de temps, un évènement sans précédent arriva et bouleversa notre civilisation. »
A ce moment, les douze personnes présentes se rapprochent encore plus du visiteur pour mieux l’entendre. C’est en parcourant des yeux son costume, que Jonathan se met à fixer une petite bande de velcro sur le devant. Ce support vide est situé au niveau de la poitrine, sur la partie gauche de sa combinaison bleue. Ce détail intrigue le Major, mais il ne sait pas pourquoi. Il continue à écouter le récit de celui vers qui tous les yeux sont tournés :
« - Les rayons de notre soleil se modifièrent. Leur intensité changea de fréquence et le nouveau prisme qui en résulta, altéra gravement notre quotidien. Notre atmosphère se modifia et perdu de sa qualité. Ce qui fit muter de nouvelles espèces végétales et animales. Des Gréatiens moururent par milliers suite à de nouvelles maladies. Des analyses et des tests permirent, un temps seulement, de ralentir les dégâts occasionnés par ce changement. Notre médecine n’a pas trouvé de médicament efficace contre ce fléau. Les scientifiques n’avaient pas trouvé de solution à long terme pour éviter une plus grande catastrophe future. Ils ne faisaient que reculer l’échéance d’une destruction de notre environnement. Les dernières analyses ont montré qu’un très faible pourcentage de la population n’avait pas de trouble malgré l’exposition aux rayons mutants. Ces personnes ont deux points communs. Le premier est d’avoir été enlevées sur votre Terre pour être amenées sur notre planète.
A cet instant, des chuchotements reprirent dans l’assistance qui fait face à l’alien.
- Oui, nous avons ravi* des terriens, je l’avoue. Mais je vous rassure, nous ne leur avons fait aucun mal. Ils sont d’ailleurs heureux de vivre sur Gréat aujourd’hui. Le second point commun, et c’est là le plus important, c’est le fait d’avoir dans leur organisme, une substance qui les immunise. Je suis désolé de vous dire que les terriens qui n’avaient pas en eux cette substance, sont morts comme les gréatiens. Cette information aurait pu servir à sauver le reste de la civilisation. Malheureusement, ce qu’elles ont en particulier ne se retrouve pas sur notre planète. Nous venons vous demander de nous en fournir, si vous voulez bien nous aider.
- Et quelle est donc cette matière qui vous manque, questionne le Général John Shlikashli ?
- C’est de l’or. »
 
L’après-midi de cette rencontre doublement spectaculaire, le Major Rickman est convoqué par son supérieur, le colonel Stook. Avec son ami Gordon, ils avaient eu l’ordre de se retirer du hangar, laissant les quelques huiles discuter avec l’alien. Ils se sont demandés pourquoi on les avait fait venir si c’est pour ressortir plus tôt. Mais, dans l’armée, on ne pose pas ce genre de question, on obéit, c’est tout. Actuellement, Jonathan se présente tout d’abord à la secrétaire de son colonel, Henriet Pullman. C’est une petite dame, d’environ 45 ans, portant une chevelure blonde ni trop longue, ni trop courte. Elle a des lunettes en écailles qui cachent légèrement ses magnifiques yeux bleus. Elle porte aujourd’hui, une veste ouverte, de couleur blanche mais quadrillée de traits bleus et avec d’énormes boutons. Après autorisation, le Major pénètre dans le bureau du colonel Stook. Après avoir salué son supérieur, il s’assied et attend poliment que ce dernier parle.
« - Major, je vous ai convoqué pour deux raisons. J’ai une nouvelle mission à vous confier, suite aux évènements de ce matin.
- C’est par rapport à la demande de l’extraterrestre ? Cet or qu’il désire ?
- Et bien, ce n’est pas encore sûr, puisque le Général Ronald Rogman n’a pas encore reçu l’ordre formel de l’exécution. Mais je préfère vous tenir informé afin que vous soyez prêt dans le cas où la directive tomberait subitement.
- Qu’est-ce qui n’est pas encore officiel ? D’aider Oktar, qui vient de loin ?
- Cette décision appartient seule au Général John Shlikashli. Tant qu’il ne nous ordonne rien, nous ne faisons rien. Car en venant sur notre base, il y avait tout de même une intention cachée.
- Mais quelle … ?
- Taisez-vous Major, lance Stook. En cet instant précis, le grand Général parlemente avec Oktar en ce qui concerne cette transaction. Il nous dira la conclusion et si nous devons agir ou pas.
- Une transaction ? Quoi, en échange d’or, l’extraterrestre devrait nous donner quelque chose ? Mais quoi ?
- Ce n’est pas à vous d’en discuter, cela se fera sans nous. Mais je tiens à ce que vous prépariez la logistique d’un transport d’une quantité d’or non négligeable, ainsi qu’à son confinement pour Oktar.
- Quelle est la quantité demandée ?
- Trois cent quatre vingt six kilos.
- Quoi ? C’est quoi cette mesure ?
- Cela représente en fait, vingt mille centimètres cube d’or, ce qu’il a réclamé. La conversion a été faite par nous.
- Ou vingt décimètres cube également. Mais cela fait une somme colossale ! Attendez que je calcule…
- Ne calculez plus rien, invective le colonel ! Obéissez, c’est tout ce que je vous demande.
- Bien mon colonel.
- Je reviens à mon second sujet, aussi important.
- Oui, mon Colonel. Vous parlez du projet "Secret Défense" dont je peaufine les grandes lignes actuellement.
- Effectivement Major. Où en êtes-vous ?
- Pour tout vous dire, j’ai quasiment fini.
- Ah ! C’est une bonne nouvelle. Je savais qu’en vous confiant cela, vous ne me décevriez pas. Vous savez que Trévor Lieberman s’occupera de recevoir votre dossier et de le porter fini au département. Il attend beaucoup de vous.
- Oui, je sais. J’ai eu du mal pour planter les bases, mais ensuite, j’ai eu de la chance pour le reste. Car ma femme travaille dans la biologie et j’ai un beau-frère dans la justice.
- Vous ne leur en avez pas parlé, j’espère ? S’inquiète son supérieur.
- Rassurez-vous, je travaille le sujet tout seul. Je ne pose des questions qu’en des moments opportuns et ils ne voient pas que cela sert à mon dessein.
- Et pour le logo ?
- Je sais que c’est un des aspects du projet qui laissera des traces, alors, j’ai demandé la participation, involontaire, de ma fille.
- Suzanne ?
- Oui, Suzy n’a que 6 ans et elle se passionne pour les motifs de toute sorte. Elle est tout le temps en train de vouloir remplacer par un pictogramme, toute utilité qu’elle rencontre. Pour cette raison, elle ne saura pas à quoi servira ce que je lui demande.
- C’est très judicieux. Bravo Major. Continuez et prévenez-moi dès que vous aurez fini.
- A vos ordres. Je m’occupe de votre or immédiatement.
- Rompez, Major. »
Jonathan ressort du bureau et se dirige vers son bureau. Il se met avec sérieux, sur la mission que vient de lui confier son supérieur. Il contacte la réserve fédérale d’or de l’état de l’Illinois, il réserve une compagnie d’homme pour l’escorte, il commande un fourgon banalisé pour le transport incognito et calcule les différents problèmes de logistique auxquels il risque d’être confronté. Soudain, en plein milieu de ses réflexions, son téléphone retentit.
 
Pendant ce temps, Oktar est dans une pièce isolée dans le hangar. Il a été laissé seul assis à une table et deux gardes sont devant la porte. Les haut-gradés se sont retirés pour délibérer sur sa requête. Trois cent quatre vingt six kilos d’or ne se donnent pas sur une simple demande, même d’un être venu de 4,3 années lumières d’ici. L’alien avait demandé que durant son entretien, son vaisseau soit bien gardé et qu’on s’assure que personne ne tente de rentrer à l’intérieur. Il a tout de même refermé sa porte. Pour le rassurer, quatorze policiers militaires montent donc la garde devant les seules entrées du grand hangar. Au bout d’un certain temps, Oktar est enfin rassuré de voir la porte s’ouvrir sur les trois Généraux. C’est le Général Shlikashli, le général Ronald Rogman et un autre personnage important qui viennent le rejoindre. Ce troisième homme, habillé en Yves Saint-Laurent, avec un visage triangulaire, doit avoir une grande responsabilité pour assister à l’entretien. Ils sont tombés d’accord sur une réponse commune à la demande de l’extraterrestre :
« - Excusez-nous encore de cet aparté, commence Shlikashli, mais nous devions discuter de cette affaire entre personnes responsables. En effet, ce que vous nous demandez n’est pas rien. 20 décimètres cube d’or représentent beaucoup.
- Oui, je reconnais que je vous réclame beaucoup, répond Oktar. Car chez vous l’or est une matière onéreuse. Les personnes de votre planète qui en portaient, en bijoux ou à la place de leurs dents devaient être riches sur Terre.
- En effet, ce n’est pas comme si vous nous demandiez des pommes de terre. Mais nous sommes tombés d’accord pour accéder à votre requête. Nous allons vous donner cet or. Nous venons, d’ailleurs de lancer l’ordre au Major qui s’en occupe.
- Général, au nom de ma planète, je vous remercie.
- Vous n’avez pas à nous remercier. Je dirais que c’est un geste de fraternité de la Terre envers Gréat. Mais si vous voulez nous rendre la monnaie de la pièce, votre technologie nous intéresse…
- Et bien, j’ai prévu de vous dédommager autrement, coupa Oktar.
- Ah ! Et comment cela, s’étonne le Général Ronald Rogman ? Avec des dollars ?
- Mieux que cela, répond l’alien. Avec des solutions !
- Des solutions ! A quoi, interroge le costard-cravate ?
- Au chômage, aux maladies mortelles telles que le sida, le cancer, la pollution et bien d’autres problèmes, énumère le visiteur. 
- Nous serions vraiment honorés si vous nous donniez ces solutions, réplique le général Shlikashli, soudain très intéressé.
- Avant toute chose, voudriez-vous visiter mon petit vaisseau, suggère Oktar ?
- Avec grand plaisir, Oktar, répond le Général Shlikashli. »
 
Un peu plus tard, Jonathan Rickman sort de son bureau avec un bloc-note sous le bras. Il croise son ami Gordon Mac Grégor qu’il convie à l’accompagner. Tous deux, sautent dans une Jeep pour se rendre en direction de l’entrepôt où est stationné le vaisseau spatial. Pendant cette promenade dans la base, John dit à son ami qu’il vient de lancer l’ordre d’acheminement de l’or. Le processus est désormais engagé, l’Etat donne une fortune en or à ce visiteur. Descendus du véhicule militaire, les deux Majors se présentent devant le hangar F8. Le policer militaire qui les intercepte les autorise à entrer une fois la vérification effectuée. Ils tombent, une fois de plus, sur Jessica l’infirmière. Elle leur apprend que tout est clair au niveau bactériologique et de la radioactivité. La zone est sécurisée et ils sont attendus. Ils arrivent devant cette capsule extraterrestre qui, comme au matin, est toujours au centre du cercle. Sa forme ovoïdale ne laisse pas indifférents les deux gradés qui en plaisantent. Les Majors constatent qu’il n’y a que deux personnes devant l’appareil : le général Ronald Rogman et l’homme en costume trois-pièces. Jonathan, voyant ce dernier de plus près, peut mieux le détailler. Il porte donc ce costume gris de chez Yves Saint-Laurent, avec une cravate rayée bleu et bordeaux. Avec son visage triangulaire et ses yeux marron, le major ne lui donne pas plus de 35 ans. Les deux officiers arrivent à leur hauteur alors qu’ils parlementent discrètement mais d’autres voix se font entendre de l’intérieur du vaisseau spatial. Jonathan rapporte à Ronald Rogman que le processus de livraison est en marche. De l’engin, sort alors le Général Shlikashli, précédé par Oktar.
« - Mes amis, dit le visiteur aux deux derniers arrivés, si vous voulez visiter mon vaisseau. C’est sans problème.
- Je comptais, de toute manière, vous le demander, Oktar, répond Rickman. Car pour ma logistique, j’ai besoin de connaître certaines informations concernant votre capsule. Je vais noter ce qui me semble essentiel à cette mission, dit-il en montrant son bloc-note.
- Ah bon, Major … Rickman, lit-il sur son badge. Et pour quelle raison ?
- Je ne voudrais pas que l’or soit transporté sans sécurité dans l’habitacle, répond le Major. Il est de ma responsabilité de prendre toutes les données en compte afin d’établir une opération frisant la perfection.
- Cela est tout en votre honneur Major Rickman, lui lance le Général Shlikashli se tenant derrière eux.
- Merci Général, mais c’est mon devoir, alors je m’y emploie.
- Et bien, entrez donc cher terrien, lui dit l’alien. Et excusez-moi, s’adressant à Gordon, une seule personne à la fois avec moi. Ce n’est pas large ici. »
Soulevant son pied pour enjamber l’entrée, Jonathan entre donc devant Oktar qui lui montre l’intérieur de son cockpit. Après avoir franchi la porte, Rickman découvre un lieu étriqué, tel dans une capsule d’Apollo. Un siège central permet à une seule personne de s’asseoir et d’être au milieu d’un tableau de bord situé sur la gauche. Des écrans et des dispositifs de manœuvre sont répartis en parabole bien en face du pilote. Derrière le siège central, à droite de la porte, le volume restant est divisé en deux. Vers le fond est imbriqué un placard qui monte jusqu’au plafond. Et plus devant mais toujours à droite, il y a un strapontin rabattu avec deux sortes de sangles d’attaches. C’est sûrement pour y installer chaque ravi* terrien.
« - Et où comptez-vous ranger les vingt litres d’or, Oktar, interroge soudain Jonathan Rickman.
- Là, sous ce strapontin. Si la charge est répartie au sol, cela ne devrait poser aucun problème de stabilité. Donc, ma sécurité serait préservée, Major. Je ne serais même pas gêné pour piloter.
- Très bien, je le note, fait-il en écrivant réellement sur son calepin. »
C’est en regardant de plus près le tableau de bord, que le Major aperçoit quelque chose qui le stupéfait. Un des petits écrans de contrôle affiche un logo assez spécial. C’est la planète Terre sur un fond noir comportant trois lettres, "OPT" sur un fond rose rectangulaire. Il réalise rapidement le croquis de ce qu’il voit. Puis il se tourne vers le visiteur, montre du doigt l’écran et l’interroge :
« - Oktar, qu’est-ce que cela ?
- Quoi donc, cette image ?
- Oui et aussi que veulent dire ces trois lettres, « O, P et T » ?
- C’est … Objectif Planète Terre. C’est le nom de ma mission de secours pour venir chercher cet or.
- D’accord, le regarde suspicieusement le Major. Mais alors, cela veut dire que vous vous servez du même alphabet que nous ?
- Nous avons effectivement le même alphabet. J’ai expliqué, ce matin, que nous avons eu, sur Gréat, quasiment la même évolution des civilisations. Ceci explique cela.
- Entendu, répond sèchement le Major. Je vais maintenant vous laisser, je dois finaliser cette commande pour que vous l’ayez le plus rapidement possible.
- Je vous en remercie Major Rickman. A bientôt, lui dit l’alien. A vous Major… Mac Grégor, dit-il en s’adressant à l’ami de Jonathan. C’est à votre tour de visiter. »
Alors que Jonathan allait partir, il jette un œil en arrière voyant son ami s’engouffrer dans la capsule. Il regarde nonchalamment l’alien de dos, avançant derrière Gordon. Là, il constate que, dans le dos de sa combinaison, il y a le même logo "OPT" que sur l’écran intérieur. Il en reste encore plus soucieux. Il se met alors à avancer plus rapidement en direction de la sortie sans attendre son ami encore dans la capsule. En sortant de l’entrepôt, le major croise le colonel Stook, venu pour la suite du programme. L’officier lui demande alors de retarder la livraison dès son arrivée. Devant l’étonnement de son supérieur, Jonathan lui dit simplement qu’il doit vérifier un détail qui peut se révéler crucial pour cette mission. Ne pas donner à l’alien la cargaison d’or avant son retour. Et le major Rickman laisse le colonel Stook, ainsi, prenant la jeep pour démarrer sur les chapeaux de roues.
 
Jonathan arrive en trombe avec la jeep devant son logement de fonction. Il freine dans un crissement de pneus et saute à terre avec vigueur. Il court et entre chez lui avec une détermination affolante. Sa femme, présente dans le salon, en train de repasser, lâche le fer qui tombe à terre, de stupeur.
« - M’enfin chéri, que t’arrive t-il ? Il se passe quelque chose ?
- Lisa, excuse-moi, mais saurais-tu où Suzy range ses dessins ? Ceux qu’elle avait hier soir.
- Va voir dans sa chambre sur son bureau. Ou peut-être bien qu’elle les a amenés à l’école aujourd’hui.
- A l’école ? Mais pourquoi ? Crie t-il en montant les escaliers ?
Revenant du premier étage bredouille, Jonathan ressort en courant.
«  Chéri, je fonce à l’école. Si Stook ou Ronald Rogman me cherchent, dit-leur de faire patienter la livraison. Tu m’as bien compris ?
- … Oui. Faire patienter la livraison. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? C’est grave ?
- Non. A moins que notre fille ait dessiné ce qu’il ne faut pas. »
  
A suivre…
françois.emile04@gmail.com
 
 
* ravi : Personne enlevée par des extraterrestres.
* Paul Mistral : Lire "Les aventures de Paul Mistral à travers le temps".

 
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  • Ann dit :
    8/4/2017

    J'ai lu les pages de ce roman, fabuleux, c'est impressionnant , cela m'a plu , il en faudrait plus encore.....
    Merci pour le bon moment qu'on passe à lire ......Continue mon gars.

  • Annie dit :
    20/4/2016

    j'ai lu les quelques pages, ce roman est bien. cela me plait, Merci et Bravo !




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