L'ARMEE DES MORTS
S-26
 
15 pages.
Synopsis: 
Des militaires sont mêlés, malgré eux, à la folie d'un savant qui veut construire une armée indétectable.
 
 
<<<<<<<<<C'est là, à gauche, qu'on peut changer de page et voir d'autres nouvelles.



Cela se passe quelques mois après les évènements survenus dans la région du Logis-de-la-Colle[1]. Le professeur Joseph Conrad[2], affecté en 2012 à la base militaire, avait pris en stop, de nuit, Kévin Naudon[3]. Ce dernier avait pu échapper du lieu où il était retenu prisonnier par le professeur Leepencroft[4]. Le scientifique, rayé de l’ordre des sciences, tentait de s’approprier le secret de l’immortalité de Kévin.
 
 
 
 
Février 2013. Le sergent Alain Rioms, chargé de la logistique de l’habillement dans la base du Logis-de-la-Colle, s’est trouvé des points communs avec le professeur Joseph Conrad. Ce dernier, travaillant habituellement sur le site de Carpiane à Marseille, est ici depuis bientôt un an pour aider ses confrères. Sa mission étant, bien entendu, top secrète, même son collègue Alain ne sait pas de quoi il en retourne. Tout ce que le sergent peut connaître c’est que cela concerne l’armement stratégique, la spécialité de Joseph. Mais ceci n’a pas empêché les deux hommes de se voir de temps en temps pour se divertir en dehors de leur travail. Lorsqu’il y a une fête ou une soirée publique, ils sont au courant très vite et s’y rendent, autant que leur astreinte le leur permet.
 
Pour le bal du 14 février, Joseph était malheureusement de garde et n’avait donc pas pu accompagner Alain à Rousset. C’est donc tout serein que ce dernier a retrouvé sa tendre fiancée Déborah ce soir-là, sur la place du village. Il y était allé avec la Jeep de service, sans le dire à personne. En règle générale, ce véhicule est utilisé soit uniquement à l’intérieur de la base, soit avec un ordre de mission pour qu’il en sorte. Mais à la guérite d’entrée du site, les gardes ferment les yeux sur les agissements non dramatiques des soldats. Bref, après avoir passé une bonne soirée très romantique avec Déborah, Alain reprend le véhicule pour retourner à la base.
 
Sur le chemin du retour, alors qu’il ne lui reste plus que 2 kilomètres, il entre dans les ruelles du Logis-de-la-Colle. Là, il est obligé de ralentir et finalement de stopper. Devant lui, deux ou trois voitures sont à l’arrêt à cause d’un défilé nocturne, suite à une tradition du village. Alain remarque que des dizaines de personnes circulent à pied dans les rues principales, juste là où il devait passer. N’étant pas d’un naturel patient, il se décide à employer un procédé interdit. Il branche le détecteur infrarouge embarqué et tourne dans une petite rue, puis, se servant également du GPS, va prendre un trajet pour retomber sur une voie plus dégagée. L’écran infrarouge lui permet de voir s’il n’y a pas d’être vivant en travers de sa route. Le seul point chaud se trouvant au centre, c’est lui. S’il y avait quelqu’un, il le verrait immédiatement affiché. Avec cette information, il va donc rouler plus vite qu’il n’est autorisé. Cela lui fera gagner du temps.
 
Passant par des ruelles sombres et désertes, il n’a aucun scrupule à rouler à vive allure, se sentant en sécurité grâce au détecteur de sources de chaleurs. Il ne se trouve plus qu’à un kilomètre de la base, se situant, exactement, à la sortie du village. Il a encore deux rue à franchir et poursuit toujours à une vitesse élevée. Soudain, ses phares éclairent une forme en mouvement de droite à gauche, juste devant lui et un choc frontal le fait réagir instantanément pour donner un coup de frein brutal. La Jeep s’arrête au bout de 12 mètres. Il regarde son écran mais aucun signe de vie n’est affiché. Il sort du véhicule, pensant qu’il a embouti une poubelle ou une remorque mal garée. Il dépasse l’arrière de sa Jeep, muni d’une lampe torche et balaye la ruelle avec son faisceau. Il pousse un gémissement incertain alors qu’il éclaire au sol, le corps d’un homme immobile, en piteux état.
 
Un bras est détaché du corps et se retrouve à quelques mètres plus loin. Il s’approche et lui tâte son pouls mais il ne sent aucune pulsation. Il n’y a plus rien à faire pour lui, il est bien mort. Il va vite voir sur son pare-chocs avant et le morceau de tissu accroché dessus, correspondant au pantalon de la victime, le prouve bien. Il réalise qu’il vient de le percuter sans s’en apercevoir. Alain est désemparé. Il se sent coupable pour plusieurs raisons. Il vient de tuer quelqu’un et il s’est servi de matériel militaire sans autorisation. Il risque donc non seulement de longues années de prison mais également d’être banni de l’armée. Il ne peut alerter la police ou les pompiers ainsi. Il n’y a qu’une personne qui peut l’aider.
 
Peu après, Joseph Conrad arrive en toute discrétion dans un lieu déserté du village, à l’écart de témoins éventuels. Répondant à l’appel de détresse de son ami, il ne lui a pas tenu rigueur de l’avoir réveillé en pleine nuit. Malgré sa garde, il a tout à fait le droit de somnoler, le téléphone de garde jouant le rôle du réveil. Alain le remercie chaleureusement d’être venu au plus vite. Il lui explique rapidement ce qui est arrivé puis va à l’arrière de la Jeep et soulève la bâche qui recouvre un corps à l’odeur insupportable. Joseph est choqué de cette vision, et surtout du bras détaché. Donc, pour aider son ami, dans un premier temps il faut savoir où la victime habite et s’il y a quelqu’un à avertir. Joseph demande à Alain, s’il veut bien regarder car lui craint ce genre de situation. Alain lui répond qu’il s’est déjà occupé de fouiller les poches de la veste ainsi que du pantalon pour retrouver d’éventuels papiers d’identité.
 
A sa grande surprise, il n’a rien trouvé du tout. Ce qui est étrange car même si on ne prend pas ses papiers sur soi, on a bien un objet, des clés ou un mouchoir avec. Cela n’est pas banal. Joseph, qui n’osait pas au début, se met à regarder le visage du mort pour savoir s’il le connaît. Et ce n’est pas lui qui pourrait l’aider, il n’est pas du coin lui. Après réflexion, Joseph ne peut que cacher le corps pour protéger Alain. Ils décident d’aller le déposer dans une décharge non loin. Et voilà donc le corps transporté plutôt dans le coffre de la voiture de Joseph, plutôt que dans la jeep où il serait visible. Roulant tous les deux, l’un derrière l’autre, ils ne sont qu’à deux cents mètres de l’embranchement qui mène à la zone de recyclage lorsqu’un véhicule les dépasse en klaxonnant.
 
Surpris, ils découvrent le commandant de la base, conduit par son chauffeur, leur faisant un signe par la fenêtre arrière du véhicule. Là, ils se tiennent chacun avec un visage souriant et en rendant le signe au supérieur gradé. Et, au lieu de tourner à l’embranchement menant à la décharge, ils continuent, malgré eux, à suivre leur supérieur vers la base qui n’est plus qu’à 400 mètres. Ils ne peuvent pas faire autrement car en quittant la route, ils soulèveraient des doutes dans leurs comportements, pouvant être aperçu dans le rétroviseur de la voiture du commandant. Ils rentrent donc à la base et se garent comme d’habitude. Ils verront demain, après une nuit pour repenser à tout cela. Joseph rassure son ami en lui disant que le cadavre dans son coffre n’ira pas loin. Alain rentre dans son logement traînant le pas. Il ne dormira pas de la nuit.
 
Le vendredi 15 février, Alain vient frapper à la porte de son ami. Ils se regardent et Joseph voit très bien qu’il n’a pas dormi. Il le fait entrer pour boire un café, devant le poste de télévision allumé. Alain ne sait pas quoi faire du corps ni s’il doit en parler à quelqu’un. A ce moment, aux actualités télévisées, des photos sont diffusées car plusieurs tombes ont été profanées dans les cimetières de Trets, de Rousset et du Logis-de-la-Colle. Les corps, de quatre personnes, inhumées seulement un ou deux jours avant, ont disparus. Alain est abasourdi en reconnaissant l’un des visages. Le nom de David Cheyrand est affiché sous sa photo. Il s’agit bien de son accidenté.
 
Joseph ne comprend plus rien. Il a alors l’idée d’aller inspecter l’appareil infrarouge de la jeep utilisée par Alain hier soir. Cette investigation va démontrer qu’aucun signal de chaleur n’avait pu être détecté au moment de percuter la victime. Tout porterait à croire qu’elle était déjà morte depuis un temps. Et les annonces à la télévision le prouveraient. Mais comment l’homme aurait-il pu surgir de la droite lorsque la Jeep est arrivée ? Donc, indéniablement, la victime était bien morte, cela explique pourquoi elle n’avait aucune chaleur. Si, on n’avait pas appris la mort par les médias, Alain aurait pensé qu’un criminel l’avait balancé sur le passage de la Jeep, le faisant passer pour le véritable meurtrier. Ils décident de voir l’un des médecins de la base afin que soit autopsié le cadavre, bien entendu officieusement. Ils vont mener la voiture de Joseph jusque derrière l’entrée du médecin, dans la salle d’autopsie militaire.
 
Ils sont maintenant, avec Richard Vitalet, le seul médecin en qui ils ont confiance pour sa discrétion. Le corps de David Cheyrand est allongé, son bras, posé à côté, sur une table de dissection en aluminium. Déjà, rien qu’en regardant le bras détaché du buste, Richard découvre deux câbles électriques qui s’en échappent. Mais il ne doit pas sauter aux conclusions, hâtivement et doit s’en tenir à son habitude de travail. La première observation du cadavre démontre qu’il est bien mort. Cette affirmation fait rire Alain et Joseph, mais le médecin leur explique que c’est la première question à se poser lorsqu’un corps doit être autopsié. Selon les informations régionales, cet homme de 70 ans, David Cheyrand, est décédé le 12 février et enterré le 13.
 
S’il a été percuté dans la nuit du 14 au 15 février, c’est que quelqu’un la fait revivre pour une raison particulière. Avec ces questions, une recherche spécifique est entreprise. Et l'examen va mener Richard de surprise en surprise. La totalité de la surface de la peau a été traitée avec un produit pour empêcher ou retarder la putréfaction. Ce n’est pas ce que les thanatopracteurs font en général. Et le pire, c’est que des cicatrices refermées artificiellement, parcourent l’ensemble de son corps. Donc, après son inhumation, puis son enlèvement, quelqu’un s’est occupé du corps. Il a été modifié. Une étude plus précise du corps de la victime leur montre quelques autres points étranges. L’odeur émanant du corps dès le moment du drame semble indiquer que le corps continuait à se putréfier, sans en être stoppé. Et puis, le bras arraché comporte des fils électriques qui ne ressemblent à rien de connu en chirurgie.
 
Et ce n’est pas le seul endroit du corps parcouru de fils similaires. En ouvrant ses entrailles, d’autres câbles sont découverts. Ils sont tous reliés aux muscles des membres-moteur et ils partent d’un point précis. Il y a en une quarantaine et chaque extrémité se termine par un stimulateur de muscles. C’est donc la même technique que l’on employa, au tout début des expériences, sur les grenouilles. En suivant leur origine, Richard découvre d’où ces câbles partent tous. C’est dans les poumons. Dans les deux cavités de ceux-ci, il y a un appareil inconnu. C’est là d’où doivent partir des informations transmises par les fils électriques. En sortant l’appareil, Richard s’aperçoit qu’il est conçu avec une technologie toute récente. Il effectue un essai avec un testeur électrique mais il n’obtient aucun résultat. Contrairement à ce qu’il a pensé en tout premier, ce n’est pas l’électricité qui est envoyée dans les câbles. Il doit encore démonter cet engin pour en savoir plus. C’est à n’y rien comprendre. Cette affaire, qui n’est pas banale, soulève d’autres questions. Qui a fait cela et dans quel but ?
 
[1] Lire du même auteur : "L’immortel".
[2] Lire du même auteur : "Kidnapping".
[3] Lire du même auteur : "L’immortel".
[4] Lire du même auteur : "L’immortel".
 
 
A suivre...
françois.emile04@gmail.com

  • Annie dit :
    25/4/2016

    Cette histoire est bien faite, la question à la fin est importante, mais qu'elle est la réponse ? Réponse de l'auteur: Il faut lire ce qui s'est passé dans "L'immortel".




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