PROTECTOR ET FLYBOT
S-06

 
7 pages.
Synopsis: 
Après le décès d'un cybernéticien, deux de ses créations s'éveillent. Les deux robots vont faire preuve de leurs capacités pour échapper à l'armée qui veut s'emparer de leurs armes.
 
 
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Gilbert Baltus, professeur en cybernétique, avait comme compagnie depuis mai 1991, Klapy. Un chiot offert par une collègue de travail alors qu’il travaillait pour Mégatec. C’était Renée Morales, la chef du service informatique, qui, ayant pensé qu’il s’ennuierait, avait eu ce geste envers lui. Aujourd’hui, Gilbert vie en ermite, dans un laboratoire privé à la campagne, près de Bordeaux. Le repère caché du professeur Baltus, dont la construction qui apparaît au sol ne représente qu’un tiers de la totalité des installations, possède deux niveaux en dessous de la surface du terrain. C’est là qu’il vit, qu’il travaille et sort que très rarement : uniquement pour se ravitailler en matériel et en nourriture. Il a travaillé durant plusieurs années pour le gouvernement mais sans aucune reconnaissance ni de budgets suffisants. Alors, il a pris la dure décision, en juillet 1991, de démissionner et de se retirer dans cette bâtisse isolée de sa construction. Il y travaille sur des projets qui lui tenaient à cœur comme la robotique et l’humanité. Il n’est pas facile d’allier ces deux thèmes dans le domaine de la science mais lui, a cherché comment conjuguer ces deux domaines. Il voulait offrir au public ce que les gouvernements veulent vendre ou louer et encore, en gardant le meilleur pour eux. Sans être d’une grande intelligence, il va de soi, qu’avec les moyens technologiques connus nous n’avons pas accès à tous les services et toutes les solutions existantes. Ainsi, il a mis son projet à exécution. Il est en train de construire deux robots. Pour l’assister, aucun autre humain, c’est Ordy, l’ordinateur de présence. Il peut lui parler dans toutes les pièces du complexe et discute réellement puisqu’il l’a doté de l’intelligence artificielle. Baltus est également le premier à donner, à ses créations, le libre arbitre. Il pense qu’il faut faire confiance en la machine qui résonne comme l’humain puisqu’elle a été conçue par lui. Etant ainsi, il réfute toutes les autres logiques qui le contredisent. Dès le départ, Ordy l’a assisté dans les plans de conception de l’androïde et du flybot. Pour le premier, c’est un robot standard, de forme plus humaine que machine mais aucun artifice n’est prévu pour le camoufler. Il est grand de 2 mètres de haut et pèse environ 200 kilos. Il est plutôt impressionnant. Quant au second, c’est une autre histoire. Au départ, Klapy, le chien, avait donné des jours heureux à Gilbert. Il lui obéissait, il s’amusait, il apprenait ce qu’était la vie d’un chien et de son maître. Puis, Baltus, redoublant de créativité cybernétique, s’est mis à le délaisser sans s’en rendre compte et, inconsciemment, ils se sont éloignés peu à peu. Un jour, alors qu’il expérimentait des électroaimants pour un second robot, le professeur blessa mortellement Klapy. Cela s’était passé alors qu’il n’imaginait pas le chien près de lui. Il était absorbé dans ses tests et n’avait pas vu que Klapy venait auprès de lui, comme il l’a toujours fait. Et au moment où il a manœuvré le super-électroaimant pour bouger un objet, situé à 4 mètres, le chien fut entraîné par ce dernier. Klapy fut projeté contre le pied d’une paillasse et mourut sous le choc. Gilbert, horrifié par ce qu’il venait de se passer, laissa tout tomber le jour-même et s’enferma dans sa chambre de chagrin. Puis, dans un moment où il refit surface, il eut une idée. Il pratiqua une opération sur le chien afin de prélever son cerveau qu’il garda dans un bocal rempli d’un liquide spécial. Ce n’était pas du formol, liquide pour la fixation des tissus vivants, mais du Gelostat qui conserve l’intégrité des cellules. Le professeur avait l’intention de redonner la vie à son chien, mort par sa faute. Il lui devait bien cela. Mais ce sera dans le corps d’un robot…
Jeudi 5 mars 1998. A ce jour, les phases de conception des deux robots sont très avancées. L’androïde, dont le nom de projet est A14, est entièrement construit. Il ne lui reste plus qu’à lui brancher sa batterie nucléaire. Le second, au nom de B1, vient d’être déposé dans l’incubateur. Il n’est pas habituel de faire développer un cyborg dans un incubateur. Mais, étant donné qu’il possède un cerveau de chien, il fallait forcer la chance afin qu’une osmose se fasse entre les circuits intégrés et la matière vivante. Ceci fait, le professeur programme l’incubation pour une durée de deux semaines. Ordy pourra ainsi ouvrir tout seul la porte pour que le robot en sorte tout seul. Avant de se remettre sur A14, Gilbert se prend le temps de se préparer une tasse de chocolat chaud. Il lui restera à souder quelques connections sur le support qui recevra la batterie à énergie nucléaire. Le lait chauffe et Baltus, perdu dans es pensées robotiques, ne voit pas qu’il déborde. Le liquide se déverse sur la table à côté du poêlon et s’écoule ensuite sur une boîte en carton posée au sol.
En quelques secondes, l’odeur n’a pas pu prévenir à temps l’explosion imminente. Une déflagration pulvérise tout ce qui se trouve autour, le savant, les meubles, les murs et une partie du labo s’effondre. Le professeur meurt sur le coup et ne saura pas ce que deviendront ses créations tandis qu’une voix l’appelle en vain. « Professeur, professeur, … ». Mais dans cette propriété isolée, plus aucun humain ne peut entendre à plusieurs kilomètres à la ronde.
Deux semaines plus tard, Ordy ouvre, comme son programme l’a demandé, la porte de l’incubateur. Un objet cylindrique en sort, en planant. Il a une hauteur de 50 centimètres et un diamètre de 40 cm. Deux bras télescopiques sont plantés de part et d’autre. Le gauche possède une pince tandis que le droit a une perceuse. Il n’y a pas de jambe puisque ce robot est fait pour se déplacer par lévitation. Un simple ronflement, correspondant à l’énergie électromagnétique en action, se fait entendre de sa base. Enfin, une tête en demi-cercle surplombe le tout. Elle possède une visière qui cache un système de caméra.
« - Professeur Baltus ! Je suis né, prononce une voix synthétique. Professeur, où êtes-vous ?
- Bonjour B1. Je suis Ordy, l’ordinateur de présence du complexe. Nous sommes en contact radio à partir de ce moment et pour toujours. Comme tu vas t’en rendre compte dans quelques minutes, le professeur a trouvé la mort. Il y a eu une explosion et il n’a pas survécu. Je sais ce qu’il faut faire et je vais tout te dicter. »
B1 a pour mission, de finir la tâche sur lequel le professeur travaillait juste avant son terrible accident. C’est le branchement du cœur nucléaire à A14. Sur les conseils d’Ordy, B1 effectue les opérations de connections, d’ajustage et de tests sur l’androïde. Désormais, les deux robots qui avaient comme dénomination A14 et B1, s’appelleront Protector et Flybot.
« - Bonjour Protector. Je suis Ordy et voici Flybot. Vous êtes tous deux les projets cybernétiques du professeur Baltus, décédé hélas, il y a deux semaines.
- Bonjour Ordy, bonjour Flybot, répond l’androïde. Quelle est notre mission ?
- Je vais tout vous dire. »
Ordy apprend aux deux robots ce qui les caractérise tous les deux en commun : Ils sont dotés de l’intelligence artificielle, un cœur nucléaire qui donne une énergie pratiquement illimitée, une détection par plusieurs critères comme radar, infra-rouge, ultrasons puis ils ont un microprocesseur capable de réagir dans toutes les situations. Protector mesure 1,90 mètre pour près de 200 kilos. Il est en alliage spécial de grande résistance. Il possède force et robustesse. Ses deux bras sont terminés par des pinces puissantes. Flybot, lui, se déplace par lévitation magnétique et possède un électroaimant supplémentaire pour mouvoir des objets métalliques à distance. Il est équipé d’une perceuse à un bras et de pinces à l’autre. Il a également une scie circulaire sous le capot.
Ils s’entretiennent ensuite avec Ordy, concernant les dernières volontés du professeur. Une enveloppe à bulle est prête pour l’envoi d’un DVD sur lequel le savant avait déjà tout prévu pour informer son notaire. Il n’y a plus qu’à rajouter les enregistrements des deux projets A14 et B1 qui sont importants dans la succession. Gilbert Baltus voulait laisser vivre, aux deux cyborgs, leur propre vie tout en sachant que leur mission est d’aider les autres. Donc, après avoir disserté de leur raison de vivre, car tous trois sont dotés de l’intelligence artificielle, ils continuent d’organiser la suite des évènements. Ils sont donc aptes à tenir une conversation et à réfléchir comme tout être vivant. Hormis celle-ci, ils possèdent des particularités techniques qu’ils doivent soumettre à la commission d’expertise de l’armée, qui fait autorité dans ce domaine. Tout au long de leurs élaborations, des notes numériques ont été enregistrées par le professeur. Depuis deux semaines, c’est Ordy qui a pris le relais et a continué d’inscrire les relevés. Les supports d’enregistrements doivent être portés à la base militaire toute proche, là où le professeur devait le faire. C’est l’inscription des deux robots en tant qu’entités vivantes à parts entières. Le projet du professeur était de donner au monde ces deux robots afin qu’ils aident les humains. Juste avant cette tâche de premier contact avec les autorités, Ordy leur demande d’effectuer une mission. Protector et Flybot sortent le corps du professeur des décombres afin d’aller l’inhumer dans un carré de terre de la propriété. Ils déposent même une pierre tombale, que vient de graver Flybot avec sa perceuse: "Ci gît le professeur Gilbert Baltus. 12-10-1947  05-03-1998." Une fois ce travail de respect accompli, Ordy grave 4 disques laser comprenant les compte-rendus. Protector les récupère et les dispose à l’intérieur de sa carapace, derrière un cache. Pour rallier le complexe du savant à la base militaire proche, Ordy met à leur disposition le véhicule futuriste de feu Gilbert Baltus. Il s’agit d’une ancienne Renault Fuego transformée pour qu’elle se déplace sur coussin d’air. Depuis, elle s’appelle l’aéromobile. La vitesse de déplacement atteint les 150 kilomètres à l’heure sur une route départementale. Ils dépassent une camionnette blanche sur laquelle est affiché un logo de chaîne de télévision, "TVO". Le conducteur, se voyant distancé de la sorte, ne sait pas ce qui lui arrive. L’aéromobile continue à cette allure interdite jusqu’à ce que des panneaux de signalisation apparaissent. Sur cette route communale, les robots ralentissent le véhicule à 90 km/h. A l’approche d’un village qu’ils doivent traverser pour rejoindre la base militaire, ils réduisent encore leur vitesse. Durant leur passage, ils captent tout de qui se passe autour d’eux. Des voix dans les maisons et des déplacements de formes chaudes, grâce à l’infrarouge. Soudain, ils freinent juste à temps devant un enfant en vélo qui leur coupe la route en arrivant d’une pente. En continuant, ils se dirigent vers une boîte aux lettres pour y déposer l’enveloppe destinée pour le notaire de Baltus. Elle est déjà largement affranchie au tarif nécessaire. Pour rejoindre la boîte, ils tournent dans une rue et s’enfoncent dans un quartier du village. Ils postent l’enveloppe, sous le regard d’un autochtone éberlué de voir ces phénomènes, et reprennent la direction de la base militaire. Pour aller plus vite, se servant d’un GPS servi à distance par Ordy, ils passent par des voies peu connues. Alors qu’ils se déplacent tranquillement, ils ne se trouvent pas loin d’une épicerie de proximité. De là, leur parviennent d’étranges conversations.
« - Cher commerçant, tu vas me servir la caisse, et plus vite que ça ! Dit un homme cagoulé et armé. Tu mets l’argent dans ce sac. Tout ton argent, compris ! »
Protector et Flybot ont vite fait d’analyser la situation. Leur microprocesseur signale qu’il s’agit d’un hold up qui se passe actuellement. Ils se rapprochent et glissent à vitesse réduite, faisant un tour complet du magasin. Après cela, ils ont toutes les données nécessaires de la scène. Deux hommes nerveux et armés menacent un homme seul, le commerçant, qui est encore plus anxieux qu’eux. Ils sentent son cœur affolé battre très rapidement. Le scanner de Protector effectue encore quelques relevés puis ils entrent enfin dans le magasin.
« - Et bien voilà, le sac est plein, on peut partir maintenant, dit le plus grand des deux bandits.
- Enfin, laissez-moi respirer, je vous prie, dit le marchand. Et il pense « Que fait la police ? ».
- Euh… Jean, tu devrais regarder qui arrive, lance le second bandit le regard tourné vers la porte.

 
A suivre...
francois.emile04@gmail.com
 

  • Annie dit :
    19/4/2016

    j'ai lu un petit morceau de cette histoire, elle me plait beaucoup...... je vais continuer de la lire, mais je remercie l'Auteur!!!!!! Bravo !




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