REPAIR MACHINE
S-05

 

23 pages.
Synopsis: Dans un laboratoire de recherche cybernétique, un prototype est dérobé lors d'un casse. Les cambrioleurs, découvrant l'aubaine avec ce robot bien outillé, vont lui apprendre ce que sont leurs activités. Les deux personnes qui ont élaboré la machine partent à sa recherche. Et puis, au bout d'un moment, c'est le robot qui va reprendre le contrôle de la situation, piégeant ses ravisseurs dans un immeuble.

 
 
<<<<<<<<<C'est là, à gauche, qu'on peut changer de page et voir d'autres nouvelles.


Mardi 7 mai 1991, 14h30. Le professeur Gilbert Baltus, dans son laboratoire du complexe scientifique de "Mégatec", près de Bordeaux, est en compagnie de trois techniciens en robotique. Le professeur Baltus est de taille moyenne, a des cheveux bruns et un visage triangulaire. Il porte des lunettes et a les yeux bleus. Il porte, comme habituellement, sa blouse blanche. Avec son équipe, il est affairé à suivre, avec minutie, une phase importante de programmation. C’est sur un étrange appareil, monté sur châssis à chenilles de caoutchouc, que les travaux sont concentrés. L’objet a la forme d’une petite voiture sans permis, mais il est plus petit. Il mesure environ soixante et dix centimètres de large, par un mètre cinquante de long et un mètre quarante en hauteur. La carrosserie principale est de couleur orange. Des parties en fonte sont de couleurs grises. Il y a des bras robotisés peint en bleu. Et l’on peut voir, sur un des côtés de l’engin, inscrit "RM2". Des tas de fils électriques relient cet engin à un computer. Les ingénieurs prennent des notes alors que s’affichent des indications sur l’écran d’un moniteur. L’opération actuellement en cours est le chargement du logiciel d’apprentissage automatique, tel un humain apprendrait en observant. Le transfert, assez lourd, en est à 75%. Baltus est satisfait du travail de tout le monde pour l’aboutissement de son projet : Un appareil automatique prévu pour l’entretien du bâtiment, tel un ouvrier de maintenance. L’idée de mettre des chenilles à cet engin, comme à un tank, était venue au professeur Baltus suite à son aventure, en 1990*. Il avait été enlevé, en compagnie d’autres scientifiques, pour construire un engin de guerre. C’était un char d’assaut qui devait être invulnérable de par son nouvel armement mais également parce qu’il devait se rendre invisible. Cela avait été commandé par le professeur Bloub, qui, au début, s’était fait passer pour l’un des savants kidnappés. Mais heureusement, avec leur intelligence, les trois chercheurs ont pu non seulement neutraliser Bloub, mais également mettre le prototype à l’abri. Justement, celui qui s’était chargé de cacher le char d’assaut, est le professeur Joseph Conrad, travaillant à la base militaire de Carpiane à Marseille. Il avait recontacté, il n’y a pas longtemps, le professeur Baltus. Il voulait de l’aide sur la conception d’un robot pour passer incognito dans la nature et, en même temps, effectuer des repérages stratégiques. A ce moment-là, Gilbert Baltus devait se pencher sur l’étude d’un appareil d’entretien technique automatique. En se remémorant son aventure lors du kidnapping, cela lui avait donné l’idée pour le système de déplacement de son engin : les chenilles. Perdu dans ses pensées, le professeur Baltus ne voit pas un voyant rouge clignoter au-dessus de la porte d’entrée de son labo. Tout à coup, la porte du labo s’ouvre et un homme surgit fougueusement dans la pièce. Il s’agit de Patrick Verpola, le second du professeur. Il est de petite taille, les cheveux frisés et noirs. Son visage, ovale et souriant, fait penser qu’il est resté très enfantin. Lui aussi, porte une blouse blanche de laboratoire. Il ordonne, tout en s’activant lui-même, de débrancher tous les câbles qui relient RM2 au computer. Baltus, tout en l’aidant, demande à Patrick ce qu’il lui prend. Ce dernier lui répond, tout en déconnectant le dernier faisceau :
« - Un virus s’est infiltré dans le réseau interne et il "grignote", petit à petit tous les logiciels. Déjà, huit racks informatiques sont hors service et les mémoires du fichier central se vident rapidement. Le S.N.V.I. (Service de Neutralisation des Virus Informatiques) est déjà à pied d’œuvre mais des milliers d’informations sont dors et déjà perdues irréversiblement. »
Le professeur Baltus, alors soucieux, pianote le clavier devant lui pour connaître l’état dans lequel RM2 était, juste avant qu’il soit débranché. Les données lui indiquent que l’appareil n’avait heureusement pas encore été infecté. Gilbert Baltus est rassuré. Son œuvre n’a subi aucun dommage. Il n’est, pour le moment, qu’en repos forcé pour une durée indéterminée.
C’est alors, que des haut-parleurs, une voix de femme surgit. L’annonce du service informatique ordonne que tous les travaux sur ordinateurs soient suspendus jusqu’à nouvel ordre. La durée de ce chômage technique pour les utilisateurs de computeurs est actuellement inconnue, et tant que le SNVI n’indique pas le retour à la normale, personne ne doit se servir des outils informatiques.
Privé de leur unique outil de travail, les techniciens de Mégatec ne peuvent que retourner chez eux, dépités. Le SNVI comprend 5 personnels monopolisés depuis une heure, et qui ne sont pas près de rentrer chez eux. Leur chef, Renée Morales, veille au grain sur les phases très délicates de cette opération informatique. Renée est de taille moyenne, avec des cheveux blonds et courts. Son style vestimentaire, toujours en pantalon, et sa situation de célibataire la font passer pour une homosexuelle. Mais elle n’en dit rien, son visage carré et ses yeux marron restent inexpressifs devant toute allusion discriminatoire. En tous cas, elle sait tenir une section d’informaticiens et cela lui vaut le respect de tous. Ce jour-là, elle a du pain sur la planche, avec ce nouveau virus extrêmement dangereux. Elle a mis toute son équipe au travail. Même le stagiaire, présent depuis une semaine, a été obligé de travailler dessus.
Durant la nuit qui suit cet évènement ennuyeux, quatre individus réussissent à pénétrer, avec un camion, dans l’enceinte du centre scientifique. Tous les quatre sont vêtus de noir et sont méconnaissables, grâce à des cagoules. Ils n’ont eu qu’à ouvrir le portail sans trop d’accroc. Effectivement, si le système informatique est en rade, les détecteurs de sécurité ne fonctionnent plus. Pendant que l’un d’eux, Albert, reste au volant du véhicule, les trois autres s’introduisent dans les locaux, tirant derrière eux, un transpalette. Leur discussion porte sur leur plan machiavélique. Ils se félicitent d’avoir fait injecter un virus informatique avec l’aide d’une connaissance qui est en formation actuellement. Cela avait pour but de déconnecter durant quelques heures les systèmes de sécurité du complexe. Sachant qu’ils ont le champ libre, ils commencent à chercher pièce par pièce, des objets qui leur rapporteraient de l’argent. Pendant ce temps, dans le laboratoire du professeur Baltus, l’unité centrale embarquée de RM2 émet un bip. Son écran interne, invisible de l’extérieur, affiche ces indications :
"Accumulateur chargé. Vous pouvez retirer la prise du secteur".
A cet instant, une tige reliée à la prise de secteur, se retire toute seule pour retourner derrière un cache du robot. Puis, une autre indication s’affiche :
"Ecoute de zone environnementale".
Un bruit se fait alors entendre et la porte du laboratoire s’ouvre. Les trois malfaiteurs découvrent  l’appareil bizarre au milieu de la pièce. Tout d’abord, non intéressés, ils décident de repartir en laissant l’appareil en place, mais ils sont attirés par l’inscription "RM2", qui est, pour eux, signe de sérieux s’il a été baptisé d’un code. L’un des gars fait le tour de l’engin et observe son système de déplacement à chenilles. Il pense qu’ils n’arriveront jamais à le sortir d’ici, malgré leur transpalette. En ayant simplement essayé de le pousser et réaliser le poids qu’il fait, l’un dit que c’est une perte de temps. Mais, sur l’écran, que personne ne voit, s’affiche alors : "Aide en fonctionnement : frein relâché. Chenilles en rotation libre".
Un second essai est effectué pour bouger l’appareil, par les trois hommes en même temps et à la grande surprise de tous, le RM2 bouge. Il est devenu facilement déplaçable sans beaucoup d’effort. Ils le montent sur le transpalette et l’emportent donc avec eux, dans les couloirs. Sur le transpalette, se trouve également, un appareil dérobé dans un service d’à côté. Celui qui le pousse, Julien, semble plutôt fier de sa trouvaille. Ils décident de s’arrêter là, ayant pris assez de risques. Ils reprennent le fourgon après avoir chargé leur butin de ce soir, composé de deux machines étranges.
 
Le lendemain, mercredi 8 mai, Patrick Verpola s’aperçoit de la disparition du RM2 et en avertit immédiatement le professeur Baltus. Tous deux se rendent vers le bureau du directeur du centre l’informer de ce fait. Ce dernier, Jean-Claude Dubuisson, âgé d’une bonne cinquantaine d’années, d’une grande taille et portant un costume tiré à quatre épingles, est occupé. Il s’entretient déjà avec le responsable du labo mitoyen à cause d’une effraction dans son laboratoire. Le professeur Baltus demande à son subalterne de retourner au labo, lui, va parler au directeur. Une fois Patrick reparti, les trois hommes décident donc de faire une réunion à trois sur le même sujet. Le directeur, portant les cheveux aussi noirs que sa moustache, regardent de ses yeux bleus ses deux interlocuteurs. Il parle par saccade, il est visiblement troublé par cette affaire. Il pense que le cambriolage a été prévu et programmé suite à la déconnexion des systèmes de sécurité du complexe. Cela n’a pas pu se produire par hasard, cela a été organisé à l’avance, c’est plus que probable. Lorsque Baltus explique son cas précis, il n’omet aucun détail sur le stade où en était son projet de machine de maintenance automatique:
« - Juste avant de le déconnecter du computer secondaire pour la phase d’apprentissage automatique, le RM2 avait reçu les programmes suivants : Technique de réparation dans tous domaines, modification et entretien sur tous matériaux, intelligence artificielle pour résonner comme un humain et surtout les consignes de sécurité lors des usinages à proximité d’êtres vivants. Le logiciel d’apprentissage automatique n’a pas eu le temps d’être téléchargé entièrement et doit être à 75 ou 80% du total. Le RM2 est actuellement pourvu des équipements suivants : Voix synthétisée, analyseur de structure à micro-ondes et infrarouge, calculateur de mesure laser. Un bras muni d’une masse, deux bras avec perceuses et visseuse, et embout multi-usages de maintien d’outils, bras avec chalumeau à gaz unique, bras scie circulaire avec lame multi-matériaux et coque de recouvrement pour découpe en sécurité. Il possède également un établi rabattable faisant aussi office de mâchoires pour maintien des matériaux, tel un étau, une prise de branchement automatique au secteur pour recharger les accumulateurs et un module de téléchargement de logiciel à distance. »
Voila donc la description détaillée de cet ouvrier cybernétique faite au directeur du centre Mégatec. Jean-Claude Dubuisson répond à Gilbert Baltus qu’il mettra tout en œuvre afin de retrouver un chef d’œuvre pareil. Mais il n’est pas le seul dans ce cas, deux projets ont été dérobés cette même nuit. La police, ayant suspecté la préméditation avec l’intrusion du virus, se démène comme d’habitude, donc, il ne faudrait pas s’attendre à revoir de si tôt, le matériel disparu. Désespérés, les deux professeurs ressortent du bureau du supérieur et s’en retournent à leurs labos respectifs.
Alors qu’il se lamente sur la traditionnelle incompétence des policiers et à l’incertain retour du fruit de leur labeur, Patrick constate un détail sur l’écran d’un de ses ordinateurs. Un de ceux qui ne sont pas reliés au réseau interne.
« - Est-ce que le SNVI a terminé le nettoyage du réseau, demande t-il au professeur ?
- Nous n’en savons rien encore. Ils doivent nous prévenir dès la fin de cette opération et nous dire que tout est opérationnel à nouveau. Avant cela, on ne peut rien allumer. Pourquoi cela, Patrick ?
- Parce que ce signal-là, affiché à l’écran, c’est RM2 qui l’envoie d’où qu’il se trouve. Il a une puce qui émet en continue le rapport de son statut en temps réel. Comme c’est sur mon ordinateur que j’ai crée le logiciel de transmission, c’est donc là que je le reçois. Pour le moment, le rapport dit qu’il est en phase d’écoute de son environnement.
- Par l’écoute ? Il n’apprend qu’avec les sons, interroge Baltus ?
- Non, en fait c’est par l’observation en général et il enregistre tout pour s’en servir ultérieurement. C’est normal durant la phase d’apprentissage automatique. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on pourrait repérer l’endroit où il se trouve, grâce au signal émis par la puce. Alors, est-ce qu’on prévient la police ?
- Ou pas, tranche le professeur ! Mettez-vous à l’œuvre pour savoir d’où provient son signal, je vous prie. »
En fin d’après-midi, enfin, le signal peut être localisé grâce à un logiciel de repérage. Patrick doit maintenant, concevoir un petit boîtier afin de l’emporter avec lui. Il va aller, avec le professeur, et dans la voiture de celui-ci, en direction du signal. Une fois fait, vers 18h30, les deux hommes sortent du bâtiment de Mégatec, ayant enlevé leurs blouses blanches. Le professeur porte un pantalon bleu marine et Patrick, un pantalon kaki. Dans le véhicule de Baltus, Patrick a, sur ses genoux, le récepteur affichant le signal émis par RM2. Ainsi, ils connaissent sa position sans se tromper et seront informés dès qu’il bouge.
« - Professeur, j’ai peur pour RM2, dit Patrick.
- Que voulez-vous qu’il subisse ? Des brimades d’un kidnappeur sadique, ironise Gilbert Baltus ?
- Non, ce que je veux dire, c’est qu’il est en phase d’apprentissage. Et dans le milieu où il se trouve actuellement, il peut apprendre à faire le mal plutôt que le bien.
- Pensez-vous que ce qu’il apprend en ce moment-même soit important pour lui, demande le professeur? Ses logiciels, ne lui servent-ils pas pour juger quand et comment employer son outillage ?
- Je n’en sais rien, professeur. Je n’aurais jamais imaginé qu’il serait dérobé en plein milieu du projet.
- Mais au fait, le logiciel d’apprentissage n’a pas eu le temps d’être téléchargé entièrement. Il restait encore un pourcentage à apprendre.
- Exact. Dans quel état allons-nous le retrouver, se désole Patrick. »
 
Aux alentours de 19 heures. Dans un entrepôt abandonné, le fourgon des bandits est garé près d’un rayonnage de boites en cartons qui sont stockés sur 6 mètres de hauteur environ. Des tas d’objets sont entreposés à droite et à gauche, formant une sorte de labyrinthe qu’il faut connaître pour s’y retrouver. Il y a également des tas de déchets, formés de résidus de nourriture, de papiers d’emballages et de paquets de cigarettes, qui jonchent le sol. Des cannettes de bières sont disséminées ici et là. Les cambrioleurs sont affairés dans ce désordre. Les deux appareils dérobés hier soir à Mégatec ont été déchargés près d’une paillasse avec des ordinateurs. Ils côtoient d’autres articles, sûrement d’autres produits de vols précédents, déposées sur des tables alignées. L’un des quatre hommes est assis devant un ordinateur. Un second tire le transpalette pour le ramener dans le camion. Un troisième prend des photos numériques des objets dérobés afin de préparer la mise en vente. Le quatrième du groupe, le chef, est agenouillé au pied du RM2 et il lui passe un scanner sur toute la paroi.
« - Tu es sûr qu’il y a un mouchard à l’intérieur, Karl ? Dit Albert en passant avec le trans. Albert Fressard est le chauffeur du fourgon, il est aussi le manutentionnaire. Il est grand et costaud, il est blond et coiffé en brosse. Il porte un blouson noir sur un polo beige et sale.
- Et bien je n’en suis pas sûr, mais je préfère vérifier avec cela, répond Karl. Karl Bésaud est le chef de cette bande de quatre hors-la-loi. Il est grand, les cheveux crépus, un bouc et des yeux marron. Il porte une chaîne sur sa poitrine et avec cet objet, il montre qu’il est le caïd. Il se retourne vers Albert et répond :
- Il y a quelque chose qui émet un signal. Tu as vu, tout comme moi, qu’en passant devant le téléviseur allumé, l’image s’est légèrement voilée. C’est la preuve d’une interférence.
- Alors, tu dois le désosser pour cela, dit Julien, avec son appareil numérique en main ? Julien Vérargue est le cadet de la bande, il n’a que 26 ans. Jeune, beau, brun aux yeux bleus, il pourrait faire tourner la tête des filles mais il préfère s’aventurer dans les histoires louche de son cousin Albert. A cet instant, il prend des tas de clichés des objets volés afin de rechercher un acquéreur éventuel.
- Non,  je le localise, et si je peux le désactiver, je serais plus tranquille, dit Karl. S’il signale sa position, nous avons intérêt à déguerpir rapidement d’ici. Lerny, tu as trouvé quelque chose sur ce "RM2" ?
- Non, Karl, je tente plusieurs moteurs de recherches et rien avec les mots comme "robot", "RM2", "prototype" et "cybernétique", dit Lerny. Lerny, qui est de taille moyenne, est l’informaticien du groupe. Il a les cheveux sombres, longs pour un garçon et une veste à rayures bleues et blanches. Il a un regard perçant et prend son rôle très au sérieux.
- Alors essaye avec çà : "professeur Baltus", s’il te plaît. C’est le nom du savant qui dirige le labo d’où provient cette machine.
- OK Boss, je le tente. »
Chacun s’occupe donc, à une tâche particulière. Lerny continue ses recherches sur le net, Albert a remonté le transpalette dans le véhicule et Julien vient connecter son appareil numérique à un second ordinateur pour en sortir des photos du butin. Karl, lui, s’est arrêté devant un point précis avec son scanner. Il prend, de côté, quelques outils et démonte le cache présent en face de lui, sur le RM2.
« -  Karl, intervient Lerny. Non, ton Baltus ne donne rien en ce qui nous concerne. C’est un chercheur comme tous les autres tout simplement. Ah, attends ! Il a été kidnappé, l’année dernière* en compagnie d’autres scientifiques pour fabriquer une arme de guerre. Le professeur Bloub en était l’investigateur et il fut arrêté, condamné et incarcéré. Rien d’autre comme scoop intéressant.
- Bon, Lerny, maintenant, tu cherches avec ces mots : "Repair Machine" et "Patrick Verpola".
- OK Boss, c’est parti… 
Et après quelques clics, voici que sortent enfin des indices :
« - Ouaouh ! Karl, c’est bon, lance Lerny ! J’ai plusieurs pages qui correspondent aux critères ! Tu es un génie !
- Et bien pas un génie, mais je sais lire sur les étiquettes que je trouve derrière le cache que je viens d’enlever. C’est sûrement le nom complet du prototype, "RM2" pour "Repair Machine" et Patrick Verpola est certainement l’informaticien qui a réglé les paramètres lors de son développement.
- Bravo tout de même. Je vois qu’il y a écrit tout un rapport de thèse sur la fabrication d’un robot d’entretien ! Il y a même des pdf sur des croquis du projet avec le sigle "RM1". Alors le RM2 serait son successeur ?
- Quoi ? Ce serait un robot de ménage ? Lance Albert revenu du camion. Il va passer le balai avec ses bras robot, ironise t-il ?
- Non, pas exactement, continue Lerny. Il s’agit plus précisément d’un prototype d’ouvrier cybernétique. Tu as vu des outils sur lui, Karl ?
- Et bien de là où je suis et par la trappe que j’ai ouverte, je peux distinguer une tringlerie qui soutient plusieurs outils. Oui, cela doit être ce que tu dis.
- Alors, c’est bien le dernier-né de cette lignée de robot de services. On peut en tirer un bon prix alors !
- Pas si vite, Lerny ! Il y a le problème du mouchard que j’essaie de débusquer et de couper. Là, je le vois, enfin ! Je vais le saisir avec ma pince à bec et le tir…. Klang!»
A cet instant, de l’intérieur de la machine, quelque chose est venu frapper la main de Karl, qui en a lâché sa pince à l’intérieur du robot. Il attrape sa lampe torche et projette le rayon lumineux pour voir s’il y a un rat ou quoi que ce soit d’autre qui a été la cause de cet incident. Le chef ne voit rien d’anormal et au contraire, avec sa lampe, il aperçoit l’outillage très complet que possède cet engin.
« - Karl, dit Lerny, s’il y a bien un mouchard, et que tu n’as pas pu l’enlever, on devrait abandonner les lieux immédiatement et pour un temps. Si la police débarque maintenant, on est cuit !
- Bon dieu, Lerny, il est mieux équipé que nous en matière de bricolage. Nous devrions l’emmener avec nous pour le coup de cette nuit. Avec ce qu’il possède, ce sera plus facile.
- Qu’est-ce qu’on va en faire, lui dit Albert ?
- Avec ce qu’il possède comme fonctionnalité, il pourrait bien remplacer tout ce que nous utilisons actuellement. C’est le couteau suisse pour un parfait cambriolage ! Je finis d’ôter le mouchard pendant qu’Albert et Julien préparent le fourgon. Toi, Lerny, imprime-moi le plan du BBBB. Et ensuite, on décampe! Allez, les gars, vite ! »
 
20 heures. Dans leur véhicule, Patrick et le professeur Baltus tournent autour du pâté de maison où ils ont vu le signal pour la dernière fois. L’émission s’est interrompue, il y a trois minutes. Le professeur gare la voiture devant un hangar et Patrick descend pour faire le tour du bâtiment. Ce dernier découvre une porte non verrouillée et s’y faufile. Il découvre l’immense local mal entretenu où des odeurs de restant de nourritures flottent dans l’air et des immondices traînent à terre. Il avance dans cet entrepôt immense, découvrant des rayons d’étagères, des cartons et un vieux camion en panne au milieu des rangées de rayonnages. Patrick doit marcher sur des papiers gras pour parcourir la distance qui le sépare d’une zone moins sombre. En s’approchant d’un plan de travail éclairé, il remarque l’autre invention dérobée la veille, une sorte de harpe sans ses cordes, mais ne voit pas RM2. Il repère des dizaines d’objets alignés sur des tables et comprend qu’il y avait, là, des cambrioleurs confirmés. Là, alors qu’il s’approche d’un ordinateur allumé, il marche sur des outils au sol qui ont servi et voit la puce qui transmettait les informations à distance. Il se relève avec l’objet miniature entre ses doigts et sursaute alors qu’il se cogne au professeur Baltus, arrivé derrière lui.
« - Mon cher Patrick, vous avez retrouvé quelques fruits de notre arbre, à ce que je vois. Mais cette odeur de dioxyde de carbone nous donne à penser qu’ils viennent de repartir, il n’y a pas longtemps.
- Et bien il y a bien cet objet qui vient de Mégatec, dit Patrick en désignant l’étrange harpe abandonnée. Mais il n’y a plus notre RM2 ! On lui a débranché sa puce relais, dit Patrick en la montrant entre ses doigts. On ne peut plus savoir où il se trouve désormais.
- Voyons, si les cambrioleurs sont partis précipitamment, réfléchit Baltus, ils pourraient avoir laissé quelques indices pour les retrouver. Il nous faut chercher dans tout ce fatras. »
 
Au même moment. Dans le fourgon qui roule en direction du sud, Albert est au volant et Julien, son cousin, siège du côté passager. A l’arrière, avec le RM2, Karl et Lerny le contemplent.
« - C’est donc toi qui nous as aidés à te faire entrer dans le fourgon, dit Karl en parlant soit disant au RM2 ! Avec ce que tu portes, cela m’aurait étonné que nous eussions pu te hisser tout seuls ici, avec nos modestes forces.
- Effectivement Karl, je vous ai aidé, lance une voix synthétisée. Et merci de me sortir pour ma première mission.
- Pardon ? Tu p… parles ! Lui lance Karl étonné se tournant vers Lerny qui hausse les épaules. Apparemment, il ne l’avait pas lu dans les documents qu’il avait eus sur internet.
- Oui, je suis doté du langage synthétique.
- Ça c’est une trouvaille ! Et tu peux discuter avec tout le monde ou bien est-ce un programme prédéfini ?
- J’ai la capacité du libre arbitre grâce au logiciel d’intelligence artificielle. Donc, mes conversations ont la qualité des vôtres, d’après ce que j’ai pu entendre jusque là.
- Et… Qu’entends-tu par "première mission" ?
- Et bien je vous écoute depuis que vous m’avez fait sortir de mon lieu de confection. Par mon programme, je sais que j’ai du travail à accomplir. Et vous avez prononcé les mots de mes attributions nous allons donc effectuer de "grands bricolages" ensembles ! »
A cet instant, Lerny parle à voix basse à Karl :
« - Tu as vu çà ? Il a confondu les mots "grand bricolage" et "cambriolage". Il va tomber de haut !
- Attend Lerny. Pourquoi lui révéler la vérité ? Il le croit, laissons-le croire. S’il peut nous être utile, autant profiter de ses capacités hors du commun. »
« - Euh.. RM2, tu veux… Au fait, tu t’appelles bien RM2, questionne Karl ?
- Et bien je n’ai pas cette information. Mon programme porte le nom de Repair Machine, mais si RM2 est plus court et pratique, j’accepte cela.
- Bien RM2, Tu veux bien nous aider, n’est-ce pas ? A faire du Bricolage.
- Oui Karl, que dois-je faire, pour me rendre utile ? »
 
A suivre…
francois.emile04@gmail.com
 
* lire "Kidnapping" (S-04).
 
RM2 classified file 
Le RM2 fait 1 mètre quarante de haut et 1 mètre cinquante de long. Il a une largeur de 70 centimètres, pour pouvoir passer entre toutes les portes de norme 73. Le RM1 mesure 1,50 m de long, 1,20 de haut et 70 cm de large.
 
 

  • Annie dit :
    19/4/2016

    quelle drôle de machine. Je pense que tu as étudié ce genre d'engin, c'est très bien ! continue à en faire d'autres des histoires bien faites, Merci ! Réponse de l'auteur: Non, je n'ai pas étudié ce genre de machine autre part que dans mon imagination, comme tu l'as déjà dit dans un autre post.

  • Annie dit :
    11/4/2016

    je suis toujours époustouflée de lire tes histoires, je me demande où tu vas les chercher....... Dans ton imagination, je présume. bravo!




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