ATTOMAN
S-07
 
17 pages.
Synopsis: Après de multiples recherches sur le moyen de rétrécir les atomes, le directeur du projet découvre que son assistant l'a expérimenté sur lui-même. Malheureusement, c'est lui qui sera accusé injustement de l'erreur de manipulation et congédié.
 
 
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Atto : (symbole a) est le préfixe du système international d'unités (SI) qui représente 10-18 fois cette unité (soit un milliardième de milliardième). Par exemple, on parle d'attosecondes. Adopté en 1964, il provient du mot danois atten, signifiant « dix-huit ».
 

 
 
1998. A Transfotec, le même complexe de recherche à Mont-Vert près de Saint-Zacharie où travaillait Paul Mistral1, il y a aussi Eugène Clarque. C’est un homme de 40 ans, de grande taille, aux yeux bleus au visage long et un menton pointu. Il porte des lunettes, des cheveux bruns très clairs et hirsutes. C’est également un physicien dévoué et consciencieux. En 1985, lorsqu’on confia le projet "Microstat" à son équipe, il en avait été fier et mettait tout son cœur dans ce travail. Le but était de créer un appareil capable de rétrécir les objets. Les applications en sont nombreuses, transport, exploration géographique et médicale. Son staff de 5 laborantins l’écoutait comme un Dieu, dans ses théories. Jusqu’en 1990, tout s’était bien déroulé.
 
Le début des expériences portait sur les atomes. Un atome est constitué d'un noyau concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent des électrons pour former un nuage 40 000 fois plus étendu que le noyau lui-même. Ce qui veut dire que le volume 40 000 fois plus grand, autour du noyau, ne représente que du volume d’air, quasiment inutile. C’est cela qu’il faut compresser jusqu’à la taille du noyau pour diminuer le volume d’un atome. Le noyau, qui représente les 99,9 % de la masse, restant intact, gardera ses propriétés à hauteur de cette même valeur. C'est-à-dire que tout objet rétréci aura quasiment le même poids qu’il avait avant son rétrécissement. Pour débuter, avec les atomes, l’opération fut exécutée dans un caisson à vide, plus pratique pour qu’il n’y ait aucun parasite avec les éléments traités. Ce réservoir fut appelé le Microstat 1. Là, les recherchent avaient été longues car c’était les balbutiements dans ce domaine. Les analyses sur  les modifications que subissaient ces atomes se faisaient par étapes de résultats accomplis.
 
Mais les derniers résultats ne donnaient qu’un rétrécissement de 50% du volume total. C’était déjà une fabuleuse avancée dans ce domaine, mais un échec pour ceux qui voulaient la réduction complète du nuage électronique. Eugène Clarque avait tout essayé et après seulement, s’était résigné à accepter son destin. Il ne pouvait pas aller plus loin. Que ce soit de part la loi de la physique ou bien par une malchance, il aurait admis qu’un autre physicien, dans le monde, aille plus loin dans ce domaine. En 1991, un jeune chercheur, Steven Parish, un ressortissant américain, s’était joint à son équipe. Il mesure 1,85 mètre, a les yeux marron, un visage large et un menton pointu. Il a des cheveux bouclés et sombres. A 27 ans, il était déjà plus débrouillard que les autres dans le domaine de la science de l’infiniment petit. Lorsqu’il est arrivé, les expériences débutaient sur le rétrécissement d’objets. Et à ce stade, le laboratoire était arrivé à la pointe des innovations et un secret absolu devait régner.
 
Un autre réceptacle fut construit pour cette phase, le Microstat 2. Pour que la plupart des objets puissent s’y tenir, il fut construit comme un four traditionnel. Il faisait 40 centimètres de profondeur, autant en hauteur et 50 centimètres en largeur. Une porte avec joints spéciaux y fut rapportée. Le premier objet qui avait été réduit était une clé, celle de l’ancien portail du complexe qui n’est plus en service. Puis, tout avait été mis en œuvre afin de redonner à l’objet sa taille initiale. Là aussi, des difficultés apparurent. En reprenant sa forme d’avant, la clé avait subit des dommages d’ordre structural. L’aspect extérieur du métal avait des reliefs nouveaux, ne se voyant uniquement au microscope, comme des creux et des bosses. Mais si le fait de diminuer le volume d’électron fut facile avec une sorte d’aspirateur de champ électronique, l’inverse en fut moins aisé. Il ne s’agissait pas de renvoyer les électrons retirés au préalable, mais de les réinstaller par création nouvelle. Ce fut très démotivant. Jusqu’à ce que Steven Parish découvre la solution.
 
Il avait eu l’idée excellente d’aspirer le nuage électronique sans le jeter. Il fallait le stocker un certain temps dans un container spécialement étudié. Et depuis, il a été construit un container affecté pour chaque forme atomique, fer, hélium, eau, cuivre, plastique, etc. En restituant le nuage initial, l’objet retrouvait son état normal, à l’identique sans aucun défaut. Depuis 1993, tous les objets auxquels ils pensaient, passaient dans le Microstat 2. Et ils redevenaient comme avant une fois l’"Opération de Parish", ainsi nommée en son honneur, effectuée.
 
Aujourd’hui, c’est le lundi 9 mars 1998, et c’est le moment de passer à la phase suivante, les essais sur les êtres vivants. Les souris, dédiés à ce service, sont là, à l’animalerie depuis quelques mois. Comme elles n’étaient pas sollicitées par le service du professeur Eugène Clarque, quelques-unes ont disparu chez des personnels qui se sont habitués à elles. Bref, le jour où un laborantin est envoyé à l’animalerie avec la mission d’en récupérer une vingtaine, il revient seulement avec sept. Cela n’est pas un problème pour Eugène qui, apprenant l’histoire, s’en contentera. Dans un premier temps, son équipe analyse les souris sous tous leurs angles, prend en note leurs mensurations, ce qu’elles mangent, leurs vitesses de déplacement, le poids de leurs excréments, leurs vues, leur ouie, la teinte de leurs pelages, etc. A la fin de la première semaine d’observation et de notes, un avis favorable est donné pour que les sept rongeurs "passent à la casserole".
 
Le lundi 16 mars, la première souris, nommée S01, est placée dans le Microstat 3. Une troisième version de l’appareil a dû être confectionné afin de l’adapter aux organismes qui y seront placés. Les appareils de mesures sont réglés en direct, avec les directives spécifiques à de la matière vivante. Prenant la totalité de l’opération dans un sérieux irréprochable, les laborantins s’activent supervisés par Steven et Eugène. S01 est observée en permanence. Elle a été déposée au milieu de la base mais se déplace constamment. Les chercheurs se demandent s’il ne vaut pas mieux l’endormir. Eugène leur dit qu’il n’y rien à craindre, l’effet doit s’effectuer dans le volume entier de l’intérieur du caisson. Alors, qu’elle soit à droite ou au fond, cela ne changera rien pour elle. Si elle doit subir le rétrécissement, elle le subira, où qu’elle se positionne.
 
Puis, le cœur battant, c’est Eugène qui lance la phase effective de réduction moléculaire. Il faut deux personnes pour mettre en fonctionnement l’appareil. C’est une sécurité habituelle dans les laboratoires. Eugène et Steven appuient sur un bouton chacun, situés à plus de deux mètres de distance. L’aspirateur à électrons se met en marche, et pour une durée de 3 secondes seulement, puis, un bruit sec est entendu dans le caisson. Ils se précipitent tous pour tenter de voir à travers la vitre épaisse. La souris S01 est toujours là, en mouvement, donc vivante heureusement et plus petite ! Ils poussent tous les sept, des cris de joie ! C’est Eugène, lui-même, qui ouvre la porte et récupère le rongeur. Il l’a prend, bien entendu avec des gants spéciaux, bien épais afin de ne pas sentir les morsures éventuelles que pourrait lui infliger un tel animal. Il ne se passe rien de spécial lorsqu’il la transporte du Microstat à sa cage. Dès cet instant, les cinq laborantins ont pour tâche d’observer, d’effectuer des prélèvements, pour tout savoir sur le nouvel état physique de S01.
 
Les radios, qui sont prises dès les premières minutes démontrent une parfaite reproduction du sujet, dans les moindres détails. La souris a été miniaturisée à 50% de son volume, comme ils s’y attendaient tous. Il n’y a pas eu de miracle sur cette théorie qui a une limite. Elle pèse exactement le même poids qu’avant, cela, c’était prévu. Le scanner ne donne rien de plus comme information, si ce n’est de la couleur. S01 est ramenée dans sa cage pour la suite des constatations sur elle. C’est alors, que trois heures après l’opération de réduction, toutes les personnes présentes dans le laboratoire se tournent brusquement vers la cage. La souris venait d’émettre un cri effroyable qui a sidéré tout le monde. On constate alors qu’elle vient de reprendre sa taille initiale en grossissant d’elle-même sans être repassée dans le Microstat. C’est très étrange. Mais dès qu’un des laborantins vient s’approcher pour l’observer de près, il fut horrifié.
S01 n’est plus...
A suivre...
francois.emile04@gmail.com
 
[1] Lire, du même auteur : "Les aventures de Paul mistral à travers le temps"

  • Annie dit :
    22/1/2017

    et bien il faut interdire ceci...... il y a des personnes gentilles qui sauvent ces petites souris de labo, et les cachent chez lui.......

  • Annie dit :
    10/4/2016

    J'espère que ce n'est que de la fiction, car il est interdit de faire des expériences sur des animaux. Les pauvres ce sont des êtres vivants!! Mais bravo!
    Réponse de l'auteur: Il n'est malheureusement pas interdit de faire des expériences sur les animaux, certains animaux. Les souris, rats, lapins cochons et macaques de laboratoires en sont des exemples.

  • annie dit :
    4/12/2015

    j'ai commencé à lire ATTOMAN, et je voudrais lire vite la suite.
    c'est bien pensé, mais les pauvres petites souris, je les plaints.




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